À Ostwald (Bas-Rhin), la conférence Saint-Vincent de Paul cherche des bénévoles pour charger et décharger les produits alimentaires et s'occuper de la distribution. Les locaux sont aussi très vétustes et ne permettent pas un accueil optimal.
Ce vendredi à 11h, les bénévoles de la conférence Saint-Vincent de Paul d'Ostwald sont déjà fatigués, mais ils gardent le sourire. Leur camion habituel est en panne. Alors la mairie leur en a prêté un, mais il est plus petit.
Bernard Burgard va devoir faire plus d'allers et retours pour acheminer les cinq tonnes de denrées depuis la banque alimentaire d'Illkirch jusqu'à leurs locaux, en centre-ville d'Ostwald.
Le camion est à chaque fois déchargé en quelques minutes, puis il repart. Pendant ce temps, Marie-Line Muller et Patty Parmentier s'activent dans la remise avec les autres bénévoles, pour trier et ranger les produits secs sur les étagères.
Il s'agit de bocaux, de conserves et de paquets de pâtes, entre autres. Une fois par mois, c'est un gros arrivage qu'il faut réceptionner. Les trois autres vendredis du mois sont consacrés aux produits frais, viandes et poissons, 500 kg plutôt.
Depuis quelques mois, le vendredi, c'est compliqué. Certains bénévoles âgés ne viennent plus, d'autres comme Patty ont mal au dos et cherchent à se ménager. Alors ils ne seraient pas contre un peu de renfort. Des gens disponibles le vendredi matin ou entre midi et deux. Pour porter, et aussi apporter un panier à des personnes isolées et handicapées, qui ne peuvent pas venir à la permanence.
Autre préoccupation : la place. La petite maison de la rue de l'Église est remplie à ras bord de nourriture et d'habits. Dans le couloir, les briques de lait forment une cloison colorée. Dans la cuisine, impossible de se déplacer dès qu'il y a plus de trois personnes. Et pour passer les colis du camion par la fenêtre, l'un des battants est démonté chaque semaine pour gagner de la place.
Alors les bénéficiaires attendent dehors, par tous les temps. Et les bénévoles louvoient d'une pièce à l'autre, en frôlant les colis et les portes ouvertes. En tendant la main à travers les petites fenêtres pour atteindre les bénéficiaires en contrebas.
L'un d'eux résume l'accueil, malgré les conditions : "Marie-Odile, c'est comme notre mère. J'ai honte de venir ici, mais j'en ai besoin. Je prends des couches pour mon père qui est âgé, et de la nourriture, je ne pourrais pas faire sans. Marie-Odile, elle est toujours là pour moi."
Une demande est en cours d'examen à la mairie pour agrandir la petite maison, ou trouver d'autres locaux.