L'église catholique de Schleithal (Bas-Rhin) devait inaugurer l'installation de deux cloches le 3 juillet 2022 mais l'événement sera retardé car elles ne sont pas aux normes. Elles ont été mal fondues et sonnent faux. Il faudra les refaire.
Tout le village de Scheithal (Bas-Rhin) attendait le 3 juillet 2022 avec impatience. Les deux cloches coulées le week-end du 14 et 15 mai devaient trouver leur place sur l’église catholique de la commune. Mais il faudra attendre cet événement plus longtemps que prévu. Les cloches sonnent faux, elles doivent être refondues.
Le chantier avait démarré avec la découverte d’une fissure au niveau de l’une des quatre cloches de l’église. C’est une collecte de fonds qui a financé les travaux. Une somme de 65.000 euros, tellement importante que deux cloches ont été fondues au lieu d’une seule. La première date de 1920 et pèse 650 kg. La seconde, plus petite, est toute neuve et pèse 180 kg.
C’est l’entreprise Voegele, basée à Strasbourg, qui s’est chargée de l'opération. Pour ce faire, il faut d’abord réaliser un moule en argile qui est ensuite enterré. Les fondeurs y versent ensuite le bronze composé à 78% de cuivre et à 22% d'étain. Le métal chauffé à 1.200 degrés est ensuite versé dans le moule. La moindre poussière à ce stade peut modifier la forme de la cloche. Une forme modifiée équivaut à un son de cloche modifié.
Une histoire de ton
C’est là tout le problème des deux cloches de l’église. La grande donne un sol en 10 seizièmes de demi-tons alors qu’elle devrait donner la note de mi, selon le communiqué de presse de l'expert du diocèse de Strasbourg. Quant à la petite cloche, elle est sortie de terre un demi-ton trop bas, toujours selon le même communiqué.
"Dans l’histoire de la refonte des cloches, ça peut arriver de devoir couler deux fois, trois fois, même dix fois parfois pour obtenir le bon résultat. C’est sûr que ça nous met un coup mais bon, il faut rester positif", raconte l’abbé Johan-Mario Begliuomini, le curé de Schleithal.
"C'était un véritable choc pour nous, on ne s'y attendait pas. Donc forcément il y a une phase de déception mais on se dit que c'est un mal pour un bien. Il faut surtout penser à ce qu'on laisse aux générations futures comme patrimoine", explique Michaël Fontebasso, le président de la fabrique de Schleithal.
Une fête sera tout de même organisée le 3 juillet. "Il y aura un repas paroissial car on fête le 150ème anniversaire de l'agrandissement de notre église", ajoute l’abbé. Les cloches, elles, ont repris la direction de l’atelier Voegele pour être refondues aux frais de l’entreprise.