Ces deux associations strasbourgeoises incitent les jeunes à s'engager dans la solidarité internationale

L'une s'occupe d'insertion par le sport dans certains quartiers strasbourgeois, et d'accès à l'éducation dans des pays en voie de développement. L'autre veut inciter les jeunes à agir, et envisage de construire un village pour des orphelins au Togo. Portrait de deux associations strasbourgeoises centrées sur l'humain.

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L'association strasbourgeoise UVS (Unis Vers le Sport) a été créée en 2001 dans un double but : offrir un soutien pédagogique et des activités sportives à de jeunes Strasbourgeois en proie à des difficultés sociales, scolaires et familiales. Mais également favoriser l'éducation dans plusieurs pays en voie de développement, et proposer des voyages et des séjours pour promouvoir la solidarité internationale.

Ambition jeunesse, "100% strasbourgeoise" elle aussi, est née en 2018. "Notre but est que chaque jeune ait les clés pour trouver sa place dans le monde et la société" explique Ayla Flores, cheffe de projets éducatifs de l'association. "Les aider à développer leur pouvoir d'agir, comme des adultes en devenir qui attendent l'opportunité de s'épanouir."

L'une comme l'autre association agit très concrètement au niveau local, mais porte aussi des projets au niveau international. Avec l'idée que le partage de cultures et l'ouverture à l'autre offrent un enrichissement qui n'a pas de prix. 

UVS : des écoles au Mali et au Sénégal

En 2008, "on a construit une école au Mali, en partenariat avec l'Unesco" raconte Paulo Fereira, directeur de l'association, et l'un de ses trois membres fondateurs. Chaque année, cette école accueille "une centaine d'enfants de familles défavorisées qui n'ont pas les moyens de les scolariser." L'association leur offre la gratuité des frais d'inscription et du matériel. Durant le cursus scolaire, elle leur propose aussi des activités sportives, et après la scolarité, propose aux élèves "de leur financer une formation professionnelle de leur choix" afin de les rendre autonomes.

Onze ans plus tard, en 2019, l'association construit également une école dans la ville de Saint-Louis-du-Sénégal, cette fois en partenariat avec la fondation UEFA pour l'enfance. Elle est destinée aux "talibé", les enfants des rues, orphelins, originaires de familles pauvres ou démonisées pour cause de handicap, et livrés à eux-mêmes. Le matin, ils suivent des cours dans une école coranique, "mais l'après-midi, ils sont dans la rue, et mendient pour récolter quelques sous et pouvoir manger", rappelle Paulo Fereira.

L'école UVS a deux objectifs : accueillir ces enfants, en collaboration avec les services sociaux de la ville, et les prendre intégralement en charge. "Dans un premier temps, on leur fait passer un après-midi de gamins" adapté à leur âge, "avec une activité de bricolage, dessin, réalisation de bracelets, scoubidous ou autres" précise le directeur d'UVS.

"Dans un deuxième temps, on leur propose des jeux de société. Et dans un troisième, des activités sportives ludiques." Puis les enfants peuvent prendre une douche, "on leur fournit des habits et un repas." Pour cela, à côté des trois salles de cours, d'un terrain de foot et d'un terrain multisports, l'école dispose également d'un bloc sanitaire, d'un réfectoire et d'une cuisine, ainsi que d'un dortoir. 

Des voyages solidaires

Pour "faire vivre" cette école, l'association UVS propose "toute l'année, et à tout le monde" des séjours solidaires à Saint-Louis-du-Sénégal. L'idée est de permettre à toute personne intéressée "de participer à toutes les activités : le matin, c'est l'entretien de l'école, les bâtiments, les champs avec les arbres fruitiers, les animaux (principalement des poules)" détaille Paulo Fereira. "L'après-midi, c'est l'encadrement des activités avec les "talibé", le bricolage, les jeux et le sport."      

En revanche, pour son école au Mali, l'association n'organise plus pour l'instant de voyage vers ce pays, au vu de sa situation géopolitique instable.

Autre formule proposée par l'association strasbourgeoise : "les chantiers solidaires, au Sénégal, au Népal, au Cambodge, au Vietnam et au Sri Lanka." Là, l'idée est de rénover des écoles publiques, souvent des bâtiments centenaires "jamais entretenus, faute de moyens." Durant leur séjour d'une dizaine de jours, les participants repeignent les bâtiments et effectuent "de petits travaux de maçonnerie."

Le matériel scolaire et sportif qu'ils ont apporté est distribué aux enfants lors d'une grande kermesse organisée en fin de séjour. Et pas question de loger à l'hôtel. Pour favoriser les contacts avec les habitants, les voyageurs sont logés "en binôme dans les familles du village" dont l'école est rénovée. Ce qui permet une réelle découverte de la vie locale et des échanges authentiques "sur tous les aspects humains."

Tous ces voyages, chantiers solidaires ou séjours avec les enfants de l'école sénégalaise s'adressent à tous, sans limite d'âge, et sans compétence particulière, "sauf de la bonne volonté." L'association en organise plusieurs, chaque année. Et collabore également avec des entreprises, pour proposer ce type de voyages solidaires à leurs salariés.

Ambition jeunesse : aider les jeunes à devenir citoyens

L'association Ambition jeunesse invite via les réseaux sociaux les jeunes de Strasbourg à s'impliquer dans divers types d'initiatives : des maraudes, des collectes alimentaires dans les lycées, ou encore une course aux mégots en avril 2022, pour ramasser près de 8 kilos de bouts de cigarettes traînant dans le centre-ville.

"Cinq de nos jeunes ont également participé à une semaine de la démocratie organisée par le Conseil de l'Europe" précise Ayla Flores. Le but : "les sensibiliser à toutes les idées politiques." L'association développe aussi "des partenariats avec les hôpitaux universitaires" pour que les jeunes prennent conscience "de l'isolement des personnes malades, ou en situation de handicap." Et prévoit de "sensibiliser la jeunesse strasbourgeoise au don du sang."

Together Togo

Au niveau international, certains membres de l'association ont déjà participé à "la construction de puits au Bangladesh et au Togo", et à "la plantation d'oliviers en Palestine" ajoute Ayla Flores. Leur nouveau projet humanitaire consiste à récolter des fonds pour construire un orphelinat, "dans la région maritime du Togo" non loin de la ville de Tsévié.

"C'est un projet de 60.000 euros", incluant l'achat du terrain, et la construction "d'un village dans sa globalité" avec des dortoirs, une cuisine, des salles de classe, un château d'eau et une zone agricole. "L'idée est de permettre à une quarantaine d'orphelins d'être logés, nourris et d'étudier."

Dans un premier temps, l'association souhaite inciter les jeunes Strasbourgeois à aider à récolter les fonds nécessaires pour démarrer le projet. Dans ce but, elle a également lancé une cagnotte en ligne. "Mais sur le long terme, l'envie serait de pouvoir emmener les jeunes de Strasbourg là-bas" précise Ayla Flores. 

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