90 000 bacheliers français ont la désagréable surprise cette année de ne pas pouvoir accéder aux études supérieures qu'ils souhaitent. La Chambre des métiers d'Alsace a décidé de saisir la balle au bond. Elle veut faire leur savoir que l'artisanat recrute.
Des bons bulletins, le bac, la fac, le parcours de Camille Munsch est, jusqu'en licence, plutôt classique. Son aboutissement est plus orginal : l'ancienne étudiante en arts plastiques est aujourd'hui diplômée en ébénisterie d'art, marquetterie et sculpture sur bois. Elle a six années d'apprentissage derrière elle. "Quand on s'en sort bien à l'école, c'est vers des études générales qu'on est dirigé actuellement, explique la jeune femme. Elle, a "voulu revenir à un métier manuel et à l'apprentissage pour pouvoir travailler tout de suite".
Son profil a plu à Christian Deichtmann, son patron, qui connaît bien les apprentis. Lui en en forme depuis 30 ans, des jeunes qu'il prend en main dès l'âge de 15 ans. Et puis ceux qui, comme Camille, cherchent à se réorienter avec leur expérience et leur motivation. Ils apprécie chez ses derniers le bagage intellectuel qu'ils possèdent après leurs études, "c'est beaucoup plus intéressant pour nous", dit-il. Plus qu'un jeune qui pourra parfois manquer de motivation alors que chez les étudiants en reconversion "le choix a été mûrement réfléchi", ajoute ce professionnel.
Un choix que son fils a également fait : après un BTS, il a rejoint l'entreprise familiale pour épauler son père... La Chambre des métiers d'Alsace mise aujourd'hui sur ce type de parcours, une formation professionnelle rémunérée, pour attirer dès la sortie du bac. Bernard Stalter, le président de la Chambre rappelle qu'"aujourd'hui, 20% des chefs d'entreprises ont plus de 55 ans, ce sont des entreprises à reprendre et nous avons besoin de bacheliers", nous a expliqué monsieur Stalter.
Ce chiffre encore pour convaincre : à la sortie de leur formation, 80% des apprentis trouvent un emploi.