Confinement: le collectif alsacien "revivre la culture" craint un désastre pour les artistes amateurs

Né le 20 mars à l'initiative de six personnalités du monde du spectacle dans le Haut-Rhin, le collectif "revivre la culture" demande à ce que les amateurs puissent immédiatement reprendre leurs activités. Sinon, les conséquences, déjà palpables, seront dévastatrices selon les membres du mouvement.

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C'est un coup de gueule qui se veut constructif. Face aux difficultés du monde des arts et du spectacle vivant, six personnalités haut-rhinoises ont fondé le 20 mars dernier un collectif, "revivre la culture". La chorale mixte d'Éguisheim, la confédération musicale de France en Haute-Alsace, l'office municipal de la culture de Colmar... près de 400 autres associations haut-rhinoises sont fédérées derrière ce nom.

Derrière leur porte-parole, le chef d'orchestre professionnel Simon Rigaudeau, les acteurs de la culture appellent ce lundi 12 avril à la reprise "dès demain", autrement dit immédiatement, des activités culturelles chez les amateurs. Leur mouvement, lancée sur Facebook, a pour logo un bonhomme arrosant la graine de la culture:

"On ne demande pas de date de réouverture des salles de spectacle, nuance Simon Rigaudeau. Ce qu'il faut en revanche, c'est que les musiciens, les artistes, les gens qui font du théâtre et tous les autres puissent recommencer à pratiquer le loisir qu'ils aiment."

Des mesures de l'Etat jugées trop rigides

Le tout, en respectant, "comme lors du premier déconfinement", le protocole sanitaire. "On l'a fait une fois. Pourquoi ne pourrait-on pas le refaire? s'interroge le porte-parole du mouvement. Il faut à présent que des processus concrets s'engagent, et non pas attendre la mi-mai pour commencer à discuter comme l'a annoncé le président Macron."

Le chef qui vit à Mulhouse prend l'exemple de son propre orchestre. "Nous avions au printemps dernier repris à six, puis à neuf, puis à quinze. On peut trouver une solution adaptée à chaque situation, sans obligation, en concertation avec les gens de terrain."

Le manque de lien social est prégnant surtout chez les aînés

Simon Rigaudeau, chef d'orchestre professionnel

Dans le viseur, les décisions jugées "trop rigides" de l'exécutif. Simon Rigaudeau et les membres de "revivre la culture" veulent ainsi défendre les amateurs sans s'opposer aux professionnels. "C'est le même bateau et dur pour tout le monde", glisse le chef, lui-même professionnel, et désireux d'éviter un effondrement global. "Comment imaginer les scolaires ne puissent pas se rendre au musée Unterliden de Colmar, qui fait 5.000 mètres carrés, quand on voit les élèves entassés dans les classes et en voyant ce qui se passe dans les supermarchés?," questionne encore le porte-parole du mouvement.

Rencontre avec des membres du ministère, présence sur les réseaux

Car les conséquences de cette mise sous cloche de la culture sont déjà visibles d'après lui. Si le collectif demande notamment un assouplissement fiscal et l'exonération de charges pour soulager les comptes, il pointe aussi les risques "humains". "Le manque de lien social, en particulier chez les aînés, est prégnant. D'autre part, certains musiciens n'ont pas touché leur instrument depuis mars 2020, on risque donc un déclassement technique. Au théâtre, c'est pareil, il faut rééduquer la mémoire. Les compétences des artistes amateurs sont clairement en danger."

Le collectif croit encore qu'il est possible d'éviter un désastre et devrait rencontrer les membres du cabinet de la ministre de la culture, Roselyne Bachelot, probablement dans la semaine du 19 avril. Sur les réseaux sociaux, Simon Rigaudeau et ses amis tiendront également une nouvelle visioconférence retransmise sur la page Facebook de "Revivre la culture". Un défi, "variations sur le thème de l'arrosoir" a été également lancé pour le 15 mai. Le principe consiste à produire un élément visuel qui sera ensuite posté à 14h tapantes, toujours sur Facebook. 

Des démarches qui s'inscrivent dans un phénomène de protestation contre la fermeture des lieux culturels. En Alsace en mars, ce sont les étudiants du Théâtre national de Strasbourg qui avaient marqué les esprits en occupant les locaux. Pour l'heure, aucune date de réouverture officielle n'est annoncée par le gouvernement.

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