Emmanuel Macron l'avait annoncé hier soir, lundi 16 mars, dans son allocution. A partir de midi ce 17 mars, les déplacements se limitent au travail, à la santé, aux courses et à l'exercice physique. Les Français et les Alsaciens se sont exécutés, les rues sont désormais quasi désertes.
D'ordinaires disciplinés, les Alsaciens ont une nouvelle fois suivi les consignes à la lettre. A midi, ce mardi 17 mars, ils ont, pour la plupart, regagné leur domicile, limitant leur déplacement comme exigé par le gouvernement au strict nécessaire à savoir allez chez le médecin, faire ses courses, se rendre au travail et faire un peu de sport mais non collectivement.
Les contrôles ont d'ores et déjà et déjà commencé. Les policiers sont d'ailleurs arrivés à 12h04 précises place Kléber pour siffler la fin de la récréation. En effet, si vous vous déplacez, vous le savez, vous devez vous munir d'une attestation sur l'honneur pour justifier ledit déplacement. Le gouvernement a été très clair, forces de l'ordre et armée sont mobilisées pour faire respecter ces consignes. Au niveau de l'échangeur place de Haguenau à Strasbourg par exemple, les policiers contrôlaient en début d'après-midi ce mardi 17 mars tous les automobilistes.
Plus que le silence
Le plus étrange, ce sont bien sûr ces scènes de rues désertes et le silence qui les accompagne. A la ville comme à la campagne, difficile de rencontrer un quidam comme ici à Schleithal dans le nord de l'Alsace. Pas un chat dans les rues et devant les commerces, les consignes de sécurité sont appliquées à la lettre.Incroyable aussi le calme qui régnait en tout début d'après-midi dans cette très grande surface strasbourgeoise. Le consommateur qui nous a envoyé la photo n'en revenait pas d'être quasi le seul dans les rayons.
De l'utilité des réseaux sociaux
Les Alsaciens sont donc désormais quasi bloqués chez eux pour une durée d'au moins 15 jours. Avec pour beaucoup d'entre eux, leurs enfants. Les réseaux sociaux, souvent décriés, trouvent cette fois leur utilité. La solidarité s'y développe, beaucoup proposent leur aide aux voisins, aux amis, aux soignants aussi. Ainsi, l'auteure alsacienne Agnès Ledig, propose aux internautes de confectionner des masques pour pallier la pénurie et du même coup combler le temps un peu long.L'écrivaine précise que bien sûr ces masques sont moins efficaces que les masque médicaux habituels mais qu'il vaut mieux cela que rien du tout. "Ca donne au moins le sentiment aux soignants de se protéger derrière quelque chose et de ne pas être impuissants devant le virus, ... de déposer un petit voile même transparent sur sa nudité ... pour le moral c’est important. Et puis moi ça me donne l’impression de les aider !" ajoute-t-elle dans un post Facebook.
Des cours de sport gratuits
La question qui se pose très vite aussi aux uns et aux autres, c'est celle du sport. Des semaines sans activité physique et c'est l'obésité qui guette. Alors faute de pouvoir pratiquer les activités habituelles, il est possible de transpirer devant les réseaux sociaux. Si, si. Ainsi, Philippe, un ancien volleyeur, donne rendez vous à ceux qui le souhaitent, en Facebook Live pour un cours de Pilates gratuit.Côté sport mais plus insolite également, le Racing club de Strasbourg, au chômage technique, propose aux internautes, jeux et coloriages. De quoi peut-être aussi occuper les joueurs, qui ne peuvent même plus s'entraîner. La reprise est pour l'instant annoncée au 23 mars sous réserve bien sûr d'une prolongation du confinement.
Et tout de même un peu de musique dans ce monde de brutes. Claire Litzler, qui a monté son école de percussions il y a quatre ans à Hagenthal-le-Bas dans le Haut-Rhin, propose à ses élèves, une quarantaine en tout, de continuer à suivre son enseignement via FaceTime ou Messenger.
La musicienne a démarré hier et tout fonctionne normalement. "On a presque pu faire tout ce qu'on fait d'habitude, se réjouit la jeune femme. Je donne mes cours aux horaires habituels, la seule difficulté, c'est pour l'impro. Je n'ai pour l'instant pas de problème de connexion, je ne regrette pas d'avoir choisi mon école de musique comme lieu de confinement", ajoute-t-elle dans un éclat de rire. "L'objectif c'est de continuer à donner du plaisir, la musique c'est un vecteur social, c'est bon pour le moral!"