Ce début d'automne est particulièrement propice à la cueillette des champignons. Gare cependant aux excès, la réglementation limitant à 5 litres de champignons ramassés par personne et par jour. On vous rappelle ce que dit le code forestier.
C'est la période des champignons et vous vous sentez une âme de cueilleur, quoi de plus naturel. Sauf qu'avant de partir à la cueillette mieux vaut savoir ce qui est autorisé et ce que dit la réglementation en la matière. Histoire d'éviter de se mettre en infraction et d'avoir à payer une amende ou pire d'être passible d'emprisonnement.
Dans la journée du 5 octobre, des Italiens à la main un peu lourde l'ont constaté à leur dépens. Les agents de la Brigade Verte du secteur de Colmar sont intervenus lors d'un contrôle douanier d'une voiture italienne sur l'A35. "A bord de la voiture il y avait 150 litres de champignons qui provenaient manifestement du massif vosgien", fait savoir Hervé Beck, garde-champêtre de la Brigade Verte du Haut-Rhin. Résultat : les occupants du véhicule ont été verbalisés et ont écopé chacun d'une amende de 135 euros.
Les brigadiers étaient apparemment dans leur bonne disposition parce qu'ils auraient pu, au regard de la réglementation, présenter une addition beaucoup plus salée.
Autorisé jusqu'à 5 litres
La réglementation est régie par le code forestier. Pour la consommation personnelle, la cueillette des champignons est autorisée jusqu'à 5 litres par personne et par jour, toutes variétés confondues. Les choses changent au-dessus de cette quantité. "Entre 5 et 10 litres de champignons ramassés c'est une contravention de 4e classe à 135 euros. Au-dessus de 10 litres c'est considéré comme du vol, donc un délit réprimé par le code pénal. La sanction peut aller jusqu'à 3 ans d'emprisonnement et 45.000 euros d'amende", rappelle Hervé Beck.
Cette réglementation s'applique à tout le monde. Dans les forêts privées il faut en plus, en principe, avoir l'autorisation du propriétaire. Celui-ci n'est pas obligé de clôturer ou d'en interdire l'accès par voie d'affiches ou d'autres moyens. Le fait de ne pas avertir par un panneau "cueillette de champignons interdite" n'autorise pas les ramasseurs à pénétrer sur la propriété que ce soit un bois, un pré ou un champ. Le simple fait de cueillir sans autorisation peut être considéré comme du vol, quelle que soit la quantité de champignons récoltés.
Dans les forêts publiques, gérées par l'ONF, la cueillette non commerciale est tolérée d'office sauf si un arrêté préfectoral prend des dispositions particulières à l'égard d'une variété spécifique de champignons. Ce qui n'est pas le cas, à ce jour, en Alsace.
On coupe le champignon, on ne l'arrache pas
Hervé Beck, garde-champêtre Brigade Verte
La préservation du patrimoine naturel passe par quelques bons gestes à adopter. "On coupe le champignon, on ne l'arrache pas", rappelle Hervé Beck. Le cueilleur doit couper les champignons avec un couteau au lieu de les arracher afin de ne pas abîmer le mycélium. De même, un bon cueilleur laisse en place les vieux champignons ainsi que les champignons non comestibles et il ne piétine pas non plus la zone où ils poussent.
"On fait des contrôles quotidiennement en ce moment sur les champignons", prévient Hervé Beck. Dans le Bas-Rhin ce sont les agents de l'ONF et de l'OFB (Office Français de la Biodiversité) qui s'en chargent, tient-il à faire savoir. A bon entendeur.