"Deux fois plus qu'en Bretagne", pourquoi l'Alsace est plus touchée par le diabète que les autres territoires en France

Avec 180 000 diabétiques, l'Alsace fait partie des territoires les plus touchés par la maladie en France. Un bilan inquiétant qui trouve son origine dans le passé mouvementé de la région. Désormais, plusieurs initiatives de sensibilisation sont menées pour atténuer le phénomène.

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Faire du sport, manger sainement, avoir un sommeil de qualité... Les conseils pour se protéger du diabète sont nombreux. Pourtant, certains territoires semblent plus exposés que d'autres à la maladie. C'est le cas de l'Alsace qui, avec ses 180 000 diabétiques, fait partie des mauvais élèves du pays.

"Il y a une grosse différence en France selon la région. Il y a deux fois plus de porteurs de la maladie en Alsace qu'en Bretagne", indique le diabétologue Michel Pinget. 

Les traditions culinaires ont certes un lien étroit avec ce bilan préoccupant, mais ne sont en aucun cas la cause première. "En Alsace, on a une longue histoire derrière nous où les gènes ont pu être modifiés", raconte le spécialiste. 

Une malnutrition plus importante durant les guerres

Durant les guerres du début du XXe siècle, les populations alsaciennes ont vu leur qualité de vie se dégrader, plus que dans le reste du pays. Les habitudes alimentaires ont notamment été impactées. "Beaucoup étaient mal nourris. On sait aujourd’hui qu’un homme mal nourri durant plusieurs années va voir ses gènes modifiés. Il va ensuite les transmettre à la prochaine génération", explique le professeur. "Quand on a manqué de quelque chose pendant un temps, notre corps a tendance à plus en prendre."

Autre facteur important du diabète, la sédentarité s'est progressivement installée dans le quotidien des habitants. Au XVIIIe siècle, un Alsacien pratiquait huit heures d'activité physique par jour. "Aujourd'hui, elle s'est réduite à 48 minutes", indique Michel Pinget qui rappelle toutefois que "l'Alsace n'est pas plus sédentaire qu'ailleurs".

La qualité des aliments a aussi évolué avec le temps. Les produits ultratransformés ont remplacé ceux plus naturels dans nos supermarchés. "Quand un produit dispose de plus de cinq composants, il expose davantage à des risques pour la santé." Le tabac, le stress et la qualité de vie sociale viennent compléter la liste des facteurs aggravants le risque de diabète.

50 000 alsaciens porteurs du diabète sans le savoir

Fortement concerné par cette problématique, le territoire alsacien a souhaité mettre l'accent sur ses campagnes de dépistage. Plusieurs dispositifs sont mis en place sur l'année pour déceler les porteurs de la maladie. Selon le centre européen d’étude du diabète, ils seraient 50 000 à être porteurs du diabète sans le savoir.  

"Le problème avec cette maladie, c'est qu'on n'en voit pas les symptômes tout de suite", confie le professeur Michel Pinget. Le diabétologue multiplie les initiatives pour limiter ce fléau dans la région. Il se rendra à Marckolsheim (Bas-Rhin) le 8 juin pour une action de dépistage. "On a aussi rendez-vous avez des industriels pour les inciter à intégrer plus d’activité physique au travail." Cette campagne s'inscrit dans le cadre de la semaine nationale de prévention du diabète de type 2, du 1ᵉʳ au 8 juin. 

Pour rappel, les personnes diabétiques s'exposent davantage à des problèmes de santé tels qu'un accident vasculaire cérébral, un infarctus du myocarde et une insuffisance rénale.

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