Rund Um. Une nouvelle école bilingue immersive a ouvert à la rentrée, à Schoenau (Bas-Rhin), grâce à la mobilisation du maire. Il s'est d'abord tourné vers l’Education nationale, avant de trouver du soutien auprès de l’association ABCM.
Treize écoles bilingues associatives ABCM accueillent désormais des enfants, onze en Alsace et deux à Sarreguemines (Moselle). La dernière en date a ouvert à la rentrée 2022, à Schoenau, dans le Bas-Rhin.
C'est le maire de la commune, Michel Butscha, qui est à l'initiative du projet avec ses collègues de deux villages voisins, Saasenheim et Richtolsheim. Leur regroupement pédagogique intercommunal (RPI) a perdu deux classes ces dernières années, dont une en juillet dernier. L'une des explications (en plus de la baisse du nombre d'enfants à la campagne et l'absence de crèche dans les trois communes) : des élèves sont partis vers des écoles bilingues publiques.
Les élus ont donc eu l'idée de proposer eux aussi une telle offre. "Il y a une vraie inégalité, les enfants en ville ont beaucoup plus de possibilités. C'est injuste, d'autant qu'ici, on est vraiment au bord du Rhin", affirme Michel Butscha.
Procédure plus simple dans le privé que dans le public
Il a d'abord sollicité l'Education nationale. Sans succès. "Il aurait fallu au moins entre 15 et 18 élèves intéressés pour ouvrir une classe bilingue publique, on n'en avait pas assez au RPI", indique-t-il. Il s'est donc tourné vers l'association ABCM Zweisprachigkeit. Et moins de six mois plus tard, à la rentrée, l'école a pu ouvrir.
Le maire de Schoenau a d'emblée mis un local à disposition. Et après quelques réunions publiques, les communes et l'association ont rapidement trouvé des familles motivées. "C'est l'essentiel, selon Jean-Luc Untereiner, le directeur d'ABCM. Il est déjà arrivé que des parents veuillent ouvrir une école et que la commune n’ait pas de bâtiment à proposer. Ils peuvent alors se tourner vers nous pour que nous trouvions un local privé. Cela coûte un peu plus cher aux parents car il faut payer un loyer. Mais avoir des familles motivées, c’est le principal".
Huit enfants de maternelle sont inscrits dans ce nouvel établissement. L'association s'est occupée de recruter des enseignantes - l'une était déjà dans le réseau, l'autre l'a rejoint - et prend désormais en charge tout ce qui concerne la scolarité. Une mise en oeuvre pas si compliquée que cela.
Un enseignement immersif
Dans cette classe de maternelle, les cours se font exclusivement en allemand et en alsacien. Le français n'est réintroduit qu'au CE1, à raison de deux jours par semaine. C'est ce qui séduit les parents. "Nous n’avons pas le réflexe de parler en alsacien avec nos enfants. On a tendance à s’exprimer en français. C’est donc une bonne opportunité pour eux d’apprendre l’alsacien et l’allemand", estime Christophe, le papa de Cyrielle. D'autres parents, qui ne maîtrisent aucune de ces deux langues, expliquent leur choix par la proximité avec l'Allemagne.
La Collectivité Européenne d'Alsace et la région Grand Est participent au financement de l'école. Le périscolaire et la cantine sont eux gérés par l'association des parents d'élèves.