Selon le Canard Enchaîné paru mercredi matin, le président François Hollande veut règler le dossier Fessenheim avant de quitter l'Elysée. Le conseil d'administration d'EDF pourrait valider le 6 avril prochain la fermeture de la centrale nucléaire.
"Hollande veut débrancher Fessenheim avant de partir", annonce à la Une le Canard. Après de multiples atermoiements, le président de la République tiendrait ainsi au terme de son mandat l'un de ses plus emblématiques promesses de campagne.
"Le 22 mars, Jean Bernard Lévy, PDG d'EDF, a reçu un courrier de Ségolène Royal, lui enjoignant de respecter les engagements pris en janvier : dès lors que les trois conditions exigées par les administrateurs d''le dirigeant doit convoquer un conseil d'administration EDF sont réunies. Or, c'est désormais chose faîte", explique le volatile en page intérieure.
Les trois conditions réunies
Un arrêté paru le 26 janvier a autorisé le redémarrage du réacteur n°2 de la centrale de Paluel, en Seine-Maritime, à l’arrêt depuis mai 2015 alors que la loi de transition énergétique prévoit qu’un réacteur à l’arrêt depuis plus de deux ans soit considéré comme définitivement arrêté.
Le 23 mars, un décret a autorisé la prolongation du délai de mise en service de l'EPR de Flammanville, dans la Manche. Du fait des retards sur le chantier, le réacteur ne devrait pas démarrer avant la fin 2018.
Enfin, le même jour, Bruxelles a donné son feu vert au protocole d'indemnisation d'EDF. L'Etat versera 489 euros minimum pour compenser la fermeture de la centrale de Fessenheim.
Rien n'est sûr encore
Selon le Canard, "rien n'oblige EDF a obtempérer". EDF doit bien fermer une centrale lorsque l'EPR de Flamanville sera mis en service, mais pas forcément Fessenheim, explique-t-il.
Le sort de la centrale est entre les mains du conseil d'administration. Or, les six administrateurs salariés sont opposés à la fermeture. Les six administrateurs de l'Etat ne peuvent voter pour cause de conflit d'intérêts. Reste les six administrateurs indépendants, dont le PDG Jean-Bernard Lévy.
Il suffirait que l'un [des administateurs indépendants] disent "niet" et le décret de fermeture ne pourrait être pris. Or la moitié d'entre eux se tâtent"
Eric Straumann, président du Conseil départemental du Haut-Rhin, de ses défenseurs de Fessenheim s'étonne de la précipitation avec laquelle cette décision serait prise
La réaction de Claude Bender, maire de Fessenheim