Guerre en Ukraine : quel est le poids des échanges commerciaux de l'Alsace avec la Russie et l'Ukraine

Sans être des partenaires majeurs de l'Alsace, les liens commerciaux avec les marchés russes et ukrainiens se sont intensifiés ces dernières années. La crise pourrait fragiliser cette tendance.

L'essentiel du jour : notre sélection exclusive
Chaque jour, notre rédaction vous réserve le meilleur de l'info régionale. Une sélection rien que pour vous, pour rester en lien avec vos régions.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "L'essentiel du jour : notre sélection exclusive". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

A l'heure du bilan d'une année 2021 plutôt porteuse pour le vin d'Alsace, le conseil interprofessionnel des vins d'Alsace se réjouit de voir la qualité de sa production résister à un climat capricieux, et ses ventes à un contexte international toujours marqué par la crise sanitaire : elles ont progressé de 15% par rapport à 2020, et c'est notamment sur le marché extérieur que l'activité se dynamise. Une bouteille sur trois est désormais exportée, les ventes à l'international ont progressé de 22% sur une année.

C'est donc dans un contexte global positif qu'il convient d'observer la situation sur les marchés russe et ukrainien. La Russie n'est que le 17e pays importateur de vin d'Alsace en volume, le 15e en valeur, loin encore derrière nos voisins les plus proches (Allemagne, Belgique) et le marché nord-américain. Cependant, les exportations vers ce pays ont plus que doublé en 10 ans : les Russes ont acheté plus de 3.200 hectolitres de vins d'Alsace en 2021, soit une hausse de 30% en un an.

"Evidemment, lorsque ce sont les Etats-Unis qui taxent nos vins comme en 2019, l'effet est beaucoup plus violent pour nous, car ce marché est le troisième en volume et le second en valeur, détaille Foulques Aulagnon, en charge des exports pour le Civa. 

Mais la Russie est un marché dynamique, et nous sommes donc très vigilants sur l'évolution de la situation. En 2015, lors de la précédente crise russo-ukrainienne, nos exports vers ce pays avait subi un net infléchissement.

Nous gardons un œil aussi sur nos exports vers les pays européens de manière générale, car il peut y avoir des effets en cascade : le vin devient un bien de consommation secondaire en cas de crise. Par le passé, nous avons déjà vu des pays comme la Norvège ou les Pays-Bas freiner fortement leurs importations de vin, lors de la crise financière de 2008 par exemple."

Des échanges commerciaux bénéficiaires

Concernant le marché ukrainien, il est "atypique, estime Stéphanie Dumont, responsable études au Civa. Beaucoup de vins transitent sur ce pays et nous ne pouvons pas distinguer ce qui est en transit de ce qui est réellement exporté pour être consommé sur le marché local."

Les échanges commerciaux entre notre région et ces deux pays ne s'arrêtent pas au vin. En tête des produits exportés depuis l'Alsace vers la Russie et l'Ukraine, machines et équipements, mais aussi produits chimiques et pharmaceutiques, ainsi que des véhicules automobiles. Les échanges sont pour les deux pays bénéficiaires : l'Alsace exporte sur ce territoire plus qu'elle n'importe. Mais le niveau des exportations reste faible : elles représentent seulement 0.6% de ses exportations pour la Russie et 0.15% pour l'Ukraine, contre 15% par exemple vers l'Allemagne, numéro un des pays vers lesquels l'Alsace exporte.

Les chefs d'entreprises disent tous "on pensait sortir du Covid, et voilà la guerre!"

Vincent Froehlicher, directeur de l'Adira

"Les chefs d'entreprises disent tous "on pensait sortir du Covid, et voilà la guerre!" Les remontées que nous avons, c'est une inquiétude sur les prix de l'énergie et des matières matières, explique Vincent Froehlicher, directeur de l'Adira, l'agence de développement de l'Alsace qui accompagne 600 entreprises dans la région. Nous avons des industries lourdes dans la région, elles ont besoin d'acier, d'aluminium, de titane... La Russie nous fournit.

Et puis, on sait qu'avec cette guerre, il va y avoir de l'inflation, une baisse de croissance, une tension sur l'énergie, c'est négatif, il y a de l'inquiétude forcément."

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information