Dans une étude publié le 10 avril 2018, la Fondation Abbé Pierre pointe du doigt la précarité chez les jeunes, et notamment le mal logement. Dans une agglomération jeune comme Mulhouse, où les moins de 30 ans peinent à se loger, elle estime que le problème est alarmant et nécessite des solutions.
Dans une étude publiée le 10 avril, la Fondation Abbé Pierre met en garde les pouvoirs publics sur le mal logement des jeunes en Alsace, et plus particulièrement à Mulhouse. Dans l'ex-région, la moitié des jeunes inactifs ou en recherche d'emploi vivent chez leurs parents, et cela tombe à 25% pour les jeunes en CDI. Les revenus que peuvent garantir un contrat long ne permettent donc pas forcément de disposer de son propre chez soi.
La région de Mulhouse est particulière : alors que l'Alsace vieillit en général, la population de la métropole du Haut-Rhin rajeunit. Aujourd'hui, les moins de trente ans représentent près de 35% de la population mulhousienne, et les enfants de moins de 10 ans sont en augmentation constante. Or, cette population est particulièrement touchée par le mal logement, selon la Fondation Abbé Pierre. En Alsace, un jeune de moins de 30 ans sur 5 vivant seul est en situation de précarité monétaire.
Fragilisé socialement
Cette précarité financière entraîne une foule d'handicaps. Fragilisé socialement, un jeune précaire n'est pas solvable et ne peut pas forcément se loger. Il est handicapé pour étudier, pour occuper un emploi, pour s'alimenter, pour se soigner, pour avoir accès aux institutions.Selon la Fondation, 34% des jeunes Mulhousiens n'ont aucun diplôme et 40% sont au chômage. Un travailleur de moins de 30 ans sur 2 occuperait un emploi précaire en France. Par cette étude, la Fondation Abbé Pierre souhaite interpeller les pouvoirs publics sur la précarisation des jeunes. Le phénomène n'évolue pas dans le bon sens : on estime aujourd'hui qu'un jeune accède à un CDI, soit à un salaire garanti chaque mois, à partir de 29 ans en moyenne, contre 20 ans en 1980.