L'exploitant du centre de stockage des déchets non dangereux de Retzwiller, Suez, ambitionne de recruter une dizaine de volontaires parmi les riverains et de les former à la détection des odeurs. L'objectif est d'avoir un jury de nez capable de donner l'alerte au plus vite en cas d'incident.
Rebaptisé "le village qui pue" en 2018 par ses habitants, Retzwiller (Haut-Rhin) doit composer avec sa décharge d'enfouissement et ses mauvaises odeurs depuis plusieurs années (relire à ce sujet notre article du 10 avril 2018). Suez, l'exploitant du site, plusieurs fois pointé du doigt, a promis d'améliorer la gestion du centre de stockage des déchets. Des portes ouvertes sont organisées à destination du grand public le samedi 2 octobre de 10 à 15 heures. L'occasion pour les riverains de découvrir les coulisses de la gestion des déchets et le fonctionnement des installations. Un premier pas.
D’ici la fin de l’année 2021, Suez ambitionne par ailleurs de recruter des volontaires parmi les riverains de la décharge, pour participer à un jury de nez. "Ce sont des volontaires qu’on va former pour reconnaitre certaines odeurs et nous alerter si jamais ils les détectent", explique Clément Ritter, directeur de la communication de Suez Nord-Est.
Des nez géolocalisés
Une dizaine de personnes réparties dans les communes alentours sont recherchées, de manière à quadriller le terrain et d’avoir au plus vite des remontées bien qualifiées d’odeurs. "En cas d’incident, en fonction de la météo et s'il y a un vent soufflant, on peut ne rien sentir sur le site alors que des odeurs sont détectées à l’extérieur", précise Clément Ritter.
L’intérêt de ce jury de nez est aussi de pouvoir être alerté le plus tôt possible par des personnes géolocalisées et donc situées par rapport à la direction du vent. Et surtout de pouvoir décrire l'odeur, selon Clément Ritter: "En fonction de la description de l’odeur que la personne va faire, grâce à la formation qu’elle aura reçue, on va pouvoir en déduire l'origine. Soit du biogaz produit sur le centre d’enfouissement, soit des eaux de pluie qui sont au contact des déchets ou soit des déchets dits frais qui arrivent au fur et à mesure".
L’important, pour le jury de nez, est de mettre les bons mots sur les sensations qu’ils ressentent. De bons mots censés mettre l'exploitant de la décharge sur la piste et traiter au plus vite le problème. Cela n'empêchera pas au "village qui pue" de continuer, à l'occasion, de renifler quelques relents nauséabonds mais au moins il aura ses bons nez pour les apprécier à leur juste valeur.