Kwit, la première application pour arrêter de fumer validée par l'Organisation mondiale de la santé

Téléchargée plus de 4 millions de fois, l'application pour smartphone Kwit aide ses utilisateurs à arrêter de fumer. Elle est désormais reconnue par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) comme un moyen parmi d'autres pour se sevrer du tabagisme efficacement.

C'est l'envie d'en finir avec la cigarette qui a conduit Geoffrey Kretz à créer l'application Kwit en 2012. Depuis, l'ingénieur alsacien a arrêté de fumer, et il a aidé plusieurs centaines de milliers de personnes à le faire.

À force de mises à jour et de remises en question, la petite application s'est étoffée et joue maintenant dans la cour des grands. Elle est disponible en 14 langues, sur Android et IOS. Et depuis le mois de septembre 2023, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) la recommande pour un sevrage efficace.

Pour Geoffrey Kretz, cette reconnaissance de l'efficacité de Kwit par l'OMS est une surprise. "Nous avons fait notre dossier de validation auprès de l'OMS, mais cette décision est quand même inattendue. Je suis fier du chemin parcouru, et on est tous fiers de l'impact que nous pouvons avoir sur les gens qui arrêtent de fumer grâce à notre travail".

Quitter le tabac

Dès le départ, Geoffrey Kretz a voulu un nom simple et compréhensible des anglophones. Kwit est une orthographe phonétique du verbe anglais "to quit", arrêter. Et c'est désormais un nom qui fonctionne bien partout où l'application est téléchargée.

Par contre, les couleurs et le design sont parfois adaptés en fonction des pays. "En Chine, le vert ne peut pas signifier la santé, comme chez nous", explique Geoffrey Kretz. "C'est même l'inverse : le rouge est plus positif. Ce sont des choses que nous commençons à prendre en compte." Les phrases de motivation sont aussi parfois différentes selon les langues.

Le principe de fonctionnement de l'application s'appuie sur la ludification : l'utilisation de mécanismes du monde du jeu dans un autre domaine. "Plus les utilisateurs restent sans fumer longtemps, plus ils obtiennent des badges de réussite, qui leur donnent des points. Ils augmentent de niveau comme dans un jeu, au fur et à mesure de leur sevrage".

Ce qui est difficile dans l'arrêt du tabac, ce n'est pas d'arrêter de fumer, mais surtout de rester non-fumeur, donc on a développé des outils pour gérer son envie de fumer.

Geoffrey Kretz, co-fondateur de Kwit et ancien fumeur

Un décompte des jours passés sans fumer est disponible, mais encore quantité d'autres informations sur l'état de santé de l'ex-fumeur qui s'améliore, le mécanisme d'addiction à la nicotine, ainsi que l'argent économisé et le temps passé à faire autre chose que fumer.

"Ce qui est difficile dans l'arrêt du tabac, ce n'est pas d'arrêter de fumer, mais surtout de rester non-fumeur, donc on a développé des outils pour gérer son envie de fumer : on donne son état émotionnel, l'intensité de l'envie et le contexte. L'appli propose des stratégies : des exercices de respiration, aller boire un verre d'eau... L'envie dure environ trois minutes, le but, c'est de passer cette envie.

Interactions et comité scientifique

L'application est payante, c'est 10 euros par mois ou 60 euros l'année, et des formules à la semaine existent aussi. "C'est moins cher qu'un paquet de cigarettes", relativise son créateur. "En France, les fumeurs dépensent entre 3.000 et 4.000 euros par an pour acheter du tabac, donc notre appli n'est pas chère. Mais c'est vrai que l'une des questions les plus fréquentes, porte sur le coût. On travaille avec les mutuelles pour qu'elles puissent le prendre en charge."

Des groupes de soutien sont maintenant disponibles ainsi qu'un chat en journée avec un tabacoloque. Et pour les personnes qui fument encore et qui ne se voient pas arrêter, un programme en neuf étapes est également disponible, pour évaluer leur dépendance et augmenter leur confiance en eux.

Les vapoteurs ne sont pas oubliés, parce que le risque de recommencer à fumer en même temps qu'on vapote est grand. "L'idée, c'est de remplacer la cigarette par la cigarette électronique pour arrêter un jour complètement, et là aussi on peut les aider. L'idée c'est toujours la même : comment réduire la nicotine."

La start-up s'est dotée d'un comité scientifique, pour améliorer l'application. Les avis des utilisateurs sont aussi intégrés, et les mises à jour interviennent tous les deux jours.

Les données récoltées par l'application, une fois anonymisées, sont aussi transmises à des laboratoires qui développent des médicaments contre la bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO), une maladie développée à 85% par des fumeurs.

L'application a aussi permis à plusieurs centaines de personnes de faire les tests de dépistages. Plusieurs milliers d'utilisateurs de l'application ont pu ainsi être dépistés plus tôt et avoir l'idée de demander des examens complémentaires à leur médecin.

Fort de son succès, la start-up a développé une deuxième appli, Sobero, pour contrôler et réduire sa consommation d'alcool. 

Kwit est la première application au monde pour arrêter le tabac, une réussite pour son fondateur et tous les utilisateurs qui ont réussi leur sevrage. 84% des utilisateurs assidus pendant trois mois sont non-fumeurs à la fin.

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