Le Pélé-VTT, c'est cinq jours de circuit à vélo pour des jeunes en quête de spiritualité et de solidarité. En 20 ans, l'évènement a attiré plus de 5.000 participants dans 33 départements de France. Mais c'est la première fois qu'une route est créée en Alsace : près de 200 km à travers la région.
Il va y avoir du monde sur la route à partir du 16 août. 70 jeunes, et presque autant d'adultes : prêtres, animateurs, médecin, lavandière, intendants bénévoles... Une caravane hétéroclite qui va sillonner l'Alsace, au départ de l'abbaye de l'Oelenberg jusqu'à la cathédrale de Strasbourg, en passant par la basilique du Thierenbach, les Trois Epis, ou encore l'abbatiale d'Ebersmunster.
Au programme : pédaler, prier, méditer, partager. L'arrivée à Strasbourg, prévue le vendredi 20 août, après 200 km d'efforts sera digne d'un Tour de France avec un peloton encadré par la police municipale, elle aussi à VTT!
Le Pélé-Rhin, une déclinaison régionale du Pélé-VTT
Le Pélé-VTT est né en 2001 à Rocamadour. Depuis, il a tracé des routes à travers 33 départements de France, mais c'est la première fois qu'un circuit est organisé à Strasbourg. "C'est un cadre national, mais nous en avons fait un projet local. C'est pour cela qu'on a pris le nom de Pélé-Rhin" précise Iulian Prajescu, prêtre à la paroisse de Wintzenheim. Il est l'un des pivots de ce projet au sein d'une équipe resserrée de 7 à 8 personnes. Tous ont répondu à l'appel de Mireille Hurst, qui portait cette envie depuis de nombreuses années.
"J'ai participé à trois Pélé-VTT dans le Vaucluse, et deux à Roanne" raconte-t-elle. Une aventure familiale, avec ses quatre enfants, qui a contribué à resserrer les liens à un moment sensible où un divorce venait fragiliser l'équilibre. "Ce projet me porte, véritablement. Il m'a aidé à tenir. Et je suis heureuse de le mener avec mes enfants".
Mireille Hurst a de la suite dans les idées. Elle est en train de finir son BAFD, afin d'exercer les fonctions de directrice du Pélé-Rhin. Et son fils ainé vient d'obtenir le BAFA... Une histoire de famille, donc... Mais pas seulement : "je suis partie pour les 20 prochaines années" dit-elle avec détermination. Ce Pélé-Rhin, c'est presque une vocation.
Unis dans l'effort
Evidemment, la perspective de faire du vélo tous les jours enchante les jeunes, des collégiens qui vont donc parcourir la bagatelle de 40 km par jour. "J'ai déjà fait 110 kilomètres en une journée" rétorque Renaud, originaire de Winkel, du haut de ses 13 ans. "Donc, ça ne me fait pas peur". Il sera l'un des participants de cette première édition, de même que Yoann, 12 ans, qui lui a déjà fait le tour de son village de Hilsenheim à vélo, mais pas beaucoup plus.
De toute façon, "nous ne sommes pas du tout dans un esprit de compétition" précise Mireille Hurst. Bien au contraire la consigne est de prendre soin des plus faibles, de ceux qui auront le plus de mal. Il ne s'agit pas d'arriver premier, mais d'arriver ensemble". C'est cette solidarité dans l'effort qui est l'une des priorités de Pélé-Rhin. "Le cœur s'ouvre différemment" constate Iulian Prajescu. Lui a déjà organisé de nombreux pèlerinages à vélo vers Lourdes, et il sait que ces expériences sont marquantes pour les jeunes. "La foi n'est pas abstraite" dit-il. "Elle passe par les jambes, l'estomac, la relation aux autres. Il s'agit de vivre une expérience de foi et de fraternité dans l'effort".
A la découverte des autres et de soi
Le circuit permettra de découvrir la richesse du patrimoine religieux en Alsace. Mais surtout, il sera jalonné par des moments de méditation et de prières, ainsi que la possibilité pour les jeunes de se confier, éventuellement, sur les difficultés vécues au sein des familles ou à l'école.
Une dimension spirituelle que Renaud apprécie. "C'est dans la continuité de ma profession de foi que j'ai faite en juin" explique-t-il. La vie en société, le partage, la religion, des thématiques autour desquelles il réfléchit, tout comme Yoann."J'aime bien les moments de méditation. On réfléchit pas mal et ça permet de remettre des choses en question. C'est important pour avancer". Echanger, confronter ses idées avec celles de ses camarades, il adore ça confirme sa mère. "Ils parlent de leur vie de tous les jours, de leurs occupations, de leurs choix".
Bref, dans le regard de l'autre, et au fil des kilomètres parcourus, chacun façonne petit à petit l'adulte qu'il sera demain.