Le teqball a fait son entrée aux Jeux européens 2023, qui se sont déroulés en Pologne du 21 juin au 2 juillet. Peu connue en France, cette discipline se pratique avec un ballon sur une table de ping-pong. Amélie Julian et Hugo Rabeux, deux Alsaciens, se sont hissés sur le podium de la compétition.
Le teqball a fait son apparition aux Jeux européens 2023, qui se sont produits en plein air à Cracovie en Pologne du 21 juin au 2 juillet. Deux Alsaciens ont été médaillés olympiques. Amélie Julian, 22 ans, a remporté l'argent et Hugo Rabeux le bronze.
Très populaire dans les pays de l'est de l'Europe, au Brésil et aux Etats-Unis, le teqball a été popularisé par le célèbre joueur de football brésilien Ronaldinho. Pour y jouer, il faut un ballon et... une table de ping-pong arquée appelée teqboard. La balle doit être renvoyée à l'adversaire en touchant cette table au moins une fois.
On marque un point si l'adversaire ne renvoie pas la balle en la faisant rebondir une fois de votre côté. Lorsqu'on la possède, il est interdit de la toucher deux fois avec la même partie du corps. Durant le jeu, ni la table, ni l'adversaire ne peuvent être touchés. À noter qu'un match peut se jouer à deux ou à quatre.
Le rayonnement des joueurs alsaciens
Originaire de Colmar, Amélie, 22 ans, s'est inclinée en deux sets contre la Roumaine Kinga Barabasi, et décroche la deuxième place du podium. "La finale a été reportée au lendemain, et je n'étais plus assez dans le jeu. Ça reste une immense fierté pour moi d'arriver si loin", se réjouit-elle.
De son côté, Hugo, 33 ans, qui s'est récemment installé à Mulhouse, s'est hissé à la troisième place au terme d'une petite finale contre l'un des joueurs les plus reconnus, le Hongrois Csaba Banyik. "C'est le sport national dans leur pays, c'était donc un gros défi pour moi. Finalement, j'ai réussi à remporter les deux sets. Je suis fier de rentrer avec la médaille", confie le sportif alsacien.
Outre la fierté de remporter une médaille olympique, Amélie et Hugo espèrent faire parler d'eux et surtout de leur sport en France. "On ramène des titres, on espère que cela aura un effet sur le développement du teqball", affirme le Mulhousien. Avec quelque 5.000 adeptes, la discipline ne bénéficie toujours pas d'une compétition nationale.
L'association française de teqball, qui devient progressivement une fédération, ambitionne de populariser la discipline en allant à la rencontre d'autres clubs sportifs. "Nous ne sommes pas reconnus en tant qu'athlètes de haut niveau pour des raisons administratives. C'est plus simple dans d'autres pays. On finance nous-mêmes nos voyages pour les compétitions et tournois", regrette Amélie Julian.
Les JO de Paris et Los Angeles dans le viseur
Ces médailles sont aussi la récompense de nombreuses années d'entraînement. Pour Amélie, l'aventure a commencé alors qu'elle avait 17 ans, avec son ancien entraîneur de football à Colmar qui a créé un club de teqball à Mulhouse. "Ça m'a tout de suite séduit, j'avais la technique et j'ai pris ça très au sérieux", indique-t-elle. De son côté, Hugo a débuté à Reims en 2018. "Je faisais du football et du tennis de table, j'ai donc accroché tout de suite. La tactique et la cohésion d'équipe de la discipline m'ont séduit".
Les deux coéquipiers s'entraînent ensemble au club de Thann (Haut-Rhin) à raison de quatre heures par jour. Ensemble, ils parcourent le globe à la quête de titres. "Tous les mois il y a un tournoi en Europe, et six fois par an nous allons aux Etats-Unis pour des compétitions", explique Amélie.
Nous allons tout faire pour que ce sport soit au programme des JO
Hugo Rabeux, joueur professionnel de teqball
À l'automne prochain, les deux acolytes se rendront en Thaïlande pour la coupe du monde. Une étape clé avant les JO de Paris 2024, où la discipline sera en démonstration. "Nous allons tout faire pour que ce sport soit au programme des prochaines compétitions multisports et notamment des JO", espère Hugo. Les professionnels américains assurent qu'ils sont déjà en train de négocier pour l'arrivée du teqball au programme des Jeux olympiques de Los Angeles en 2028.