L'idée est née d'un collectif d'artistes mais veut impliquer des citoyens : pour dire à quel point leur manquent des lieux de convivialité, un appel est lancé à déposer des fleurs devant les salles de spectacle, de sport, musées, bars, restaurants ce dimanche 14 mars dans les communes du Grand Est.
Le 23 janvier 2021, des artistes du Grand Est, sous l'impulsion d'Alsaciens, lançaient dans le même temps un appel pour faire entendre la voix des arts et de la culture après un an de crise sanitaire, et un collectif chargé de réfléchir à des moyens de se faire enfin entendre. Avec une priorité : élargir le mouvement aux citoyens, les impliquer dans un combat qui va au-delà de la vie culturelle, et concerne tous les lieux de convivialité qui leur manquent, aussi bien les théâtres, les cinémas, les musées, les salles de concert, que les bars et les restaurants.
Première réponse apportée : une série de trois dimanches de mobilisation à Epinal, au mois de février, qui a rassemblé 20 personnes pour commencer, puis jusqu'à 500. Voilà qui a encouragé le collectif à imaginer un mouvement à décliner partout dans la région : ce dimanche 14 mars, des marches fleuries seront organisées dans de nombreuses communes pour permettre aux gens de montrer leur attachement à ces lieux de culture et de vie sociale fermés depuis de longs mois.
Sébastien Troendlé est pianiste et s'engage dans l'antenne alsacienne du collectif du 23 janvier. Il nous explique pourquoi et comment ces marches sont prévues.
Quelle forme vont prendre ces marches fleuries?
Dans chaque commune, la marche sera organisée librement. L'idée générale, c'est de déposer des fleurs devant les lieux qui comptent. A Strasbourg, chacun, chaque groupe, partira de son quartier ou de sa ville, dans l'Eurométropole, pour rejoindre le centre-ville, avec un rendez-vous à confirmer par la préfecture place Kléber à 15 heures. A Mulhouse et Colmar, il y aura des déambulations. Avec des fleurs, nous restons dans le beau. Il pourra aussi y avoir des petites notes de musique, des pas de danse, pas de grand rassemblement ou de spectacle de rue, mais des petites touches festives. Pour rester dans le positif.
Vous n'arrivez pas à vous faire entendre. Qu'espérez-vous cette fois?
Il faut un événement fédérateur pour que nos voix, d'artistes, mais surtout de citoyens, portent. Il faut impliquer le public. Pour que nous puissions avoir du poids dans les discussions. Nous nous sentons exclus des prises de décision, alors que nous avons des propositions pour montrer que nous pouvons ouvrir. Il y a de telles aberrations, contradictions dans les mesures prises! Nous voulons pouvoir les dénoncer et être entendus...
Qui appelez-vous à rejoindre ces marches?
Tout le monde! Dans toutes les communes du Grand-Est! Et nous avons déjà le soutien, par exemple, de certaines salles de spectacle, qui appellent leurs fidèles spectateurs à venir récupérer des affiches, des programmes, de tous les événements annulés, pour en faire des fleurs en papier.
Nous cherchons aussi le soutien des fleuristes, qu'ils donnent leurs invendus, pour que nous ayons plein de fleurs à déposer. Nous avons besoin d'événements comme ces marches, pour se retrouver, se fédérer.