Municipales 2020 : un second tour dans 72 communes en Alsace le 28 juin prochain

Le Premier ministre, Edouard Philippe l'a annoncé à la mi-journée ce 22 mai, le second tour des élections municipales devrait avoir lieu le 28 juin prochain si les conditions sanitaires le permettent. En Alsace, 72 communes sont concernées. Réactions de candidats à Strasbourg, Mulhouse et Colmar.

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Le premier ministre Edouard Philippe l'a annoncé à la mi-journée ce 22 mai, le second tour des élections municipales se tiendra le 28 juin prochain si les conditions sanitaires le permettent. "La vie démocratique doit reprendre, elle aussi, ses droits, les communes et les intercommunalités son aux avant-postes de la relance de notre pays, elles doivent pouvoir investir et anticiper sans tarder", a expliqué le chef du gouvernement pour justifier le choix de ne pas attendre plus longtemps. 
 

72 villes en Alsace concernées

Plus de 30.000 communes en France ont déjà choisi leur maire lors du premier tour de ces municipales 2020. Reste donc à organiser un second tour dans les 5.000 restantes. En Alsace, sur 806 communes, 72 sont concernées et 16 d'entre elles comptent plus de 3.500 habitants. Sur la carte ci-dessous, vous pouvez voir les résultats du premier tour de ces villes de plus de 3.500 habitants.
 
Evidemment les réactions des candidats dans les trois plus grandes villes alsaciennes, Strasbourg, Mulhouse et Colmar, ne se sont pas faites attendre. Dans la capitale haut-rhinoise, Michèle Lutz, l'actuelle maire de la ville et candidate à sa succession est ravie, elle avait d'ailleurs signé une tribune dans ce sens en début de semaine. "Je ne peux que saluer la décision du gouvernement, explique-t-elle, on ne peut pas confiner la démocratie trop longtemps. La relance économique est un enjeu majeur et, en l'état, nous ne pouvons pas agir suffisamment vite". Michèle Lutz sera opposée lors de ce second tour à trois autres candidats, Loïc Minery pour EELV, Lara Million pour LREM et Christelle Ritz pour le RN. Une quadrangulaire donc pour une élection qui s'annonce tendue. 
 

La moins mauvaise des solutions

A Colmar, Eric Straumann, candidat LR à Colmar, arrivé en tête du premier tour considère que "c'est la moins mauvaise des solutions. Refaire deux tours d'élection à l'automne aurait été plus dangereux par rapport au virus. Actuellement la pandémie baisse, il semblerait qu'il y ait une fenêtre de tir. Il faut que les conseils municipaux se forment de même que les intercommunalités qui sont très importantes dans la gestion de cette crise et qui sont paralysées pour l'instant." Eric Straumann qui reconnaît par ailleurs que cette campagne n'aura rien d'ordinaire. Pas de réunions publiques bien sûr ni de porte à porte. "Moi qui aime le contact avec les gens, c'est compliqué, il va falloir imaginer d'autres formules, sur les réseaux sociaux notamment", ajoute le candidat.

Gilbert Meyer, actuel maire de Colmar et arrivé deuxième de ce premier tour, est actuellement toujours hospitalisé. Pour son premier adjoint Yvers Hemedinger, "il faut bien des élections mais il s'agit là d'une décision parisienne. Dans le Haut-Rhin, nous avons été particulièrement meurtris, beaucoup de morts et de malades, l'épicentre de l'épidémie, c'était ici. Alors faire campagne devant des familles en deuil, cela me heurte. Je pense qu'il aurait fallu un délai de réflexion sur nous mêmes, ne pas faire comme si de rien n'était. Et puis on risque d'avoir beaucoup d'abstention, on peut alors se poser la question de la sincérité de ce scrutin", ajoute le Colmarien, visiblement très touché par les ravages du virus.
 

Les communes ont un rôle à jouer

A Strasbourg, Roland Ries, le maire (PS) sortant, a réagi dans un communiqué. "J’approuve l’ensemble des mesures de protection annoncées, ainsi que la réserve émise par le Gouvernement, suivant d’ailleurs en cela l’avis du Conseil Scientifique, qui prévoit « une clause de revoyure » dans une quinzaine de jours, car nul ne peut savoir comment l’épidémie va évoluer (...).  Je m’interroge cependant sur le déroulement de cette élection très particulière et j’attends encore des précisions, notamment sur la durée exacte de la campagne ou la date du dépôt de listes, mais surtout sur les garanties qu’il sera possible d’apporter à nos concitoyens. Compte tenu du précédent du 15 mars, je reste en effet très préoccupé par les risques sanitaires encourus par les électeurs, comme par l’ensemble des membres des bureaux de vote."


Jeanne Barseghian, candidate EELV, arrivée en tête juste devant Alain Fontanel (LREM), considère quant à elle, qu'un second tour le 28 juin est "de nature à limiter les risques plutôt que de tout refaire à la rentrée. Et puis si en effet les conditions sanitaires sont réunies, alors c'est une bonne chose pour la vie démocratique. Certaines personnes sont en grande difficulté à cause de ce virus et les communes ont un rôle à jouer dans la reprise de l'activité et dans l'accompagnement des personnes, des associations, des structures qui ont souffert durant le confinement", explique la candidate écologiste.  "Cette campagne sera évidemment atypique, nous allons être créatifs, on a vu qu'on pouvait organiser des événements qui rassemblent de nombreuses personnes sur le numérique", ajoute la jeune femme.
 

Un candidat en revanche ne goûte vraiment pas un possible second tour fin juin, c'est Jean-Philippe Vetter des Républicains. "C'est une décision inconséquente, martèle-t-il. Le gouvernement n' a pas appris des erreurs du premier tour. Je rappelle que la participation a été extrêmement faible et la crise sanitaire et économique sera également politique si les élus n'ont pas la légitimité des urnes, une légitimité que, seule une participation forte, permet. Et puis les gens n'ont pas la tête aux municipales, le débat ne peut pas être serein. Sans compter que la campagne sans contact, c'est vraiment compliqué pour moi qui suis dans l'humain avant tout", déplore encore le jeune candidat.

Reste que la tenue de ce second tour n'est pas une certitude. Le conseil scientifique, devra rendre un avis mi-juin, qui dépendra de l'évolution du virus sur notre territoire. Le gouvernement pourra donc très bien décider de reporter à nouveau ce scrutin. Les listes des candidats devront être déposées avant le 2 juin.


 
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