Ce lundi à Nierderlauterbach, 63 bovins sont morts, asphyxiés par le dégagement d'un gaz toxique. Trois jours après les faits, le discours officiel se veut rassurant.
Les équarisseurs ont évacué aujourd'hui les 63 bovins. Ils seront autopsiés avant d'être incinérés. L'exploitant, qui avait été hospitalisé ce lundi soir pour des examens à Wissembourg, est rentré chez lui et se porte bien. Voilà pour les nouvelles de ce jeudi mais beaucoup de questions se posent encore: que sait-on de ce ce gaz toxique, capable de décimer 63 bêtes? Est-il inoffensif pour les agriculteurs, et de manière plus générale pour la population?
Circulez, il n'y a rien à voir
Pas de commentaire de la part de l'exploitant, ni du maire. La chambre d'agriculture, les syndicats d'exploitants agricoles (FDSEA, Conférédration paysannne) ne souhaitent pas répondre à nos questions.Même son de cloche (c'est-à-dire aucun) de la part des associations environnementales. Alsace Nature évoque des dossiers "plus urgents" que celui-ci. En fin de journée, le directeur départemental de la protection des populations prend la parole pour rassurer.
Retour sur les faits
Lundi soir, 63 bovins sont morts asphyxiés dans leur étable, intoxiqués par un gaz, vraisemblablement de l'hydrogène sulfuré. Le matin même, dans le village, certains habitants évoquaient "une odeur difficile à décrire" mais "extrêmement forte". Une partie des habitants a été confinée pendant près de trois heures. L'exploitant, incommodé par la réaction chimique qui a dégagé cet hydrogène sulfuré, est conduit à l'hôpital de Wissembourg pour des examens. Les enquêteurs de la Direction départementale des territoires sont chargés d'investiger.Très vite, les doutes se portent sur le lisier et son produit activateur: le sulfate d'amonium, utilisé depuis un ou deux ans par l'exploitant agricole. Contrairement à ce que beaucoup pense, le lisier n'est pas qu'un tas de déjection animales. Il est surtout un processus de décomposition qui libère des gazs potentiellement mortels. Certains accidents agricoles de ce type peuvent être liés à des problèmes de ventilations ou à la brusque libérations d'une poche de gaz toxique.