La situation est plus que critique. Casas, le collectif qui aide les demandeurs d'asile dans le Bas-Rhin, appelle aux dons. Faute de subventions, 80 000 euros sont nécessaires pour pouvoir continuer à accueillir les migrants.
Comme bon nombre d'associations humanitaires, Casas (Collectif pour l'accueil des solliciteurs d'asile de Strasbourg) est lui aussi en grande difficulté financière. Le collectif qui vient en aide aux migrants appelle à l'aide, de façon urgente.
"Nous avons besoin de votre aide en urgence" voici l'introduction du communiqué envoyé par le collectif ce mercredi 6 décembre. Cela fait 40 ans que ses salariés et plus de 250 bénévoles mènent des actions auprès des migrants, ce sont des Afghans, des Géorgiens et bien d'autres, ce sont des familles, mais aussi des personnes seules. Des personnes qui, sans le collectif, seraient laissées à l'abandon.
Le point noir du collectif, ce n'est pas le manque de bénévoles, ce ne sont pas des dépenses mal maîtrisées mais bien un manque de subventions. "Toute l'année nous avons couru après les financements, nous avons appelé des villes de l'Eurométropole, des fondations privées mais nous n'avons reçu que des réponses négatives", explique Pascale Adam-Guarino, directrice de Casas.
80 000 euros nécessaires avant la fin de l'année
Le collectif, qui bénéficie d'un fort soutien de la ville de Strasbourg, n'a donc pas réussi à rassembler les financements nécessaires pour l'année 2023. "Notre modèle économique fonctionne avec des projets, il y a des financements qui sont ponctuels et pas assez nombreux. Actuellement, il nous manque 80 000 euros pour boucler l'année, le déficit va dépasser nos fonds propres et engloutir notre trésorerie", explique Pascale Adam-Guarino.
Il y a des activités qui devront s’arrêter, des dossiers que l'on ne pourra pas prendre.
Pascale Adam-Guarino, directrice de Casas
Mais alors que va-t-il se passer si cette somme n'est pas rassemblée avant la fin de l'année ? "Eh bien, nous devrons laisser partir l'un de nos salariés à mi-temps et ça ne suffira pas. Cela va impacter considérablement les demandeurs d'asile. Il y a des activités qui devront s'arrêter, des dossiers que l'on ne pourra pas prendre" ajoute la directrice de Casas.
Selon elle, "c'est un engrenage qui se met en place. Huit migrants sur dix ne parlent pas français, ils ont besoin de rédiger leurs demandes auprès de l'Etat en français, comment vont-ils faire si nous ne pouvons plus les recevoir", s'inquiète-t-elle.
1 000 migrants aidés chaque année
Toutes ces personnes peuvent, lorsque tout va bien, bénéficier d'un bon nombre d'aides de la part de l'association. Des cours de français, des traducteurs, des aides de premières nécessités etc...Au total pas moins de 1 000 migrants sont aidés par le collectif chaque année.
Toutes ces personnes sont en danger dans leur pays. "Nous n'avons pas l'habitude de médiatiser, si on le fait c'est que la situation est grave, l'avenir de ces personnes est en jeu" conclu Pascale Adam-Guarino.
Un appel à l'aide d'urgence est donc lancé. Vous pouvez faire un don sur le site de Casas.