Onze morts dans l'incendie d'un gîte à Wintzenheim : "il y a un dysfonctionnement général", annonce la ministre Aurore Bergé

Six semaines après l’incendie qui a causé la mort de 11 personnes à Wintzenheim (Haut-Rhin), l’inspection générale des affaires sociales (Igas) a rendu son rapport. La ministre des Solidarités et des familles, Aurore Bergé, évoque "un dysfonctionnement général" vendredi 22 septembre.

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Invitée du 8 h30 de Franceinfo, la ministre des Solidarités et des familles Aurore Bergé s’est exprimée ce vendredi 22 septembre, sur les conclusions de l’enquête administrative menée par l’Inspection générales des affaires sociales (Igas) suite à l’incendie meurtrier de Wintzenheim, (Haut-Rhin).

Selon la ministre, "ce que le rapport de l'Igas démontre, c'est que, si on est très lucide et très honnête, il y a un dysfonctionnement général. Parce que pendant des années, la situation des personnes handicapées et particulièrement les vacances dites adaptées n’intéressaient pas grand monde".

Le 9 août, 10 personnes en situation de handicap mental et leur accompagnateur ont trouvé la mort dans un bâtiment comprenant deux gîtes situés dans la commune haut-rhinoise de Wintzenheim, proche de Colmar.  

Les services de l’Etat mis en cause

En parallèle d’une enquête judiciaire, le gouvernement a rapidement demandé une inspection administrative pour comprendre "s’il y avait eu des manquements et des fautes et si des sanctions ou surtout des modalités nouvelles devaient être mises en place", y compris au plus haut niveau.

Selon Le Monde, citant le rapport de l’Igas dont le journal a pris connaissance avant qu’il ne soit rendu public dans les prochains jours, les services de l’Etat, chargés de contrôler ces séjours adaptés, sont bel et bien en faute. "Ils se sont rendus une fois dans chaque gîte, mais "n’ont pas identifié la problématique du passage de la [commission de sécurité]". Ils ont néanmoins relevé, en août 2020, l’absence d’extincteur et de détecteur de fumée à l’étage – celui où logeaient, début août, les onze personnes qui sont mortes dans l’incendie. À l’époque, Oxygène, organisatrice du séjour, a répondu par mail "que ces équipements [avaient] été installés le jour même de l’inspection".

Résultat, "le drame de Wintzenheim a mis en lumière la manière avec laquelle les vacances adaptées n'ont pas été suffisamment encadrées, normées et pensées", a encore déclaré Aurore Bergé avant d’ajouter "Il y a des mesures immédiates qui s’imposent".

Dans le détail, cette dernière compte envoyer une "instruction" à "l'ensemble des entreprises et associations qui organisent des vacances adaptées pour leur indiquer qu'il est impensable qu'elles puissent les organiser dans des lieux qui ne respectent pas les normes minimales en termes de sécurité et d'incendie".

Des défaillances qui seraient donc passées aux travers des écrans radars de l’administration pendant des années. "Il faut être lucide. Les personnes les plus vulnérables dans notre société pendant très longtemps, on n’a pas eu envie de les voir, on n’a pas eu envie de traiter ces questions-là".

Défaut d’agrément et de vérifications

Un manque de contrôle pointé du doigt tout comme "la chaîne de décision" qui a fait que l'entreprise dans laquelle les 11 personnes sont mortes "a eu un agrément provisoire alors que juste avant, pendant deux mois, elle avait continué à organiser des séjours alors qu'elle n'avait plus aucun agrément".

La société Oxygène et l’association Idoine, opérateurs de "vacances adaptées organisées", étaient responsables de la sécurité des personnes hébergées à Wintzenheim. Pourtant, ces opérateurs "n’ont pas considéré être compétents et directement responsables de la vérification du statut des gîtes au regard de la sécurité incendie", déplore l’Igas citée par Le monde

En cas de défaut d'agrément de sécurité, "il est impensable que ces séjours puissent s'organiser", a insisté la ministre, avançant aussi la nécessité d’augmenter les effectifs "des personnes qui sont dédiées à la vérification de ces agréments". Des effectifs qui devraient doubler et passer à 110 personnes, soit "plus d'une par département.", s'est-elle félicitée. 

Pour Aurore Bergé, il s’agit donc de "remettre de l’ordre" à tous les niveaux. Cette dernière promet une nouvelle grille de contrôle des vacances adaptées avant la fin de l’année, de manière à ce "qu’on ait plus de Wintzenheim" dans notre pays.

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