Ces 20 dernières années, les coureurs du Tour de France n'ont été aperçus qu'à cinq reprises sur les routes alsaciennes, forcément moins que dans les Pyrénées ou les Alpes. L'Alsace est excentrée et la volonté politique n'est pas très affirmée.
Le parcours du Tour de France 2022 est attendu pour 11h30 ce jeudi 14 octobre 2021. Une grande partie du tracé a déjà été révélée dans les médias, dès mercredi 13 octobre, comme chez nos confrères de France Bleu. Au programme, un départ depuis Copenhague (Danemark), et la montée de l'Alpe-d'Huez. Une chose est sûre : la Grande Boucle évite l'Alsace cette année. Encore, diront certains. "C'est toujours dommage de passer à côté, regrette le président de l'Union cycliste de Vendenheim (UCV1920) Roland Schott. Localement, le Tour donne une impulsion, des enfants rejoignent les clubs."
Depuis 2002, seules cinq éditions du Tour de France sont passées par l'Alsace. En 2005, en 2006 avec le Grand départ à Strasbourg, puis en 2009, 2014 et 2019. Onze étapes dans le Bas-Rhin et/ou le Haut-Rhin, sur plus de 400. Les deux départements font partie des moins visités de France.
Evidemment, la position géographique de l'Alsace, à une extrémité de l'Héxagone, rend plus rares les occasions d'y faire passer le Tour. La France est grande, et si le Tour de France passe en Bretagne, tout à l'ouest, difficile d'imaginer un tracé qui passe tout à l'est. "Aller en Alsace, comme dans d'autres extrémités du territoire, nécessite une vraie volonté de déplacer le Tour de France", assure Alain Vigneron, ancien conseiller technique régional.
Pas de culture vélo
L'Alsace n'est pas une terre de cyclisme. Elle compte 1.903 adhérents à la Fédération française. "On est les parents pauvres du vélo, explique Roland Schott. Nous avons des petits clubs, environ 50 licenciés à Vendenheim, et les quelques grands clubs alsaciens dépassent juste la centaine."
Qui dit Tour de France dit montagne. Mais le massif vosgien n'a pas la réputation de ses cousines alpine ou pyrénéenne. "Les Vosges ne font pas partie de la légende du Tour, estime Alain Vigneron. Ça n'a rien à voir avec les cols mythiques des Alpes." En 2022, la Planche des Belles Filles verra passer le Tour pour la sixième fois en dix ans. Mais c'est en Haute-Saône, et non en Alsace. "C'est quand même proche si on veut y aller voir les coureurs", note Roland Schott.
Un contexte qui n'inciterait pas les communes à demander d'accueillir le Tour de France. "Les villes d'Alsace sont moins pressantes sur l'organisation d'une étape qu'en Bretagne", précise Alain Vigneron. Pourtant, Strasbourg est une "candidate permanente, à disposition du comité d'organisation", glisse Alain Vigneron. Mais le peloton n'est pas repassé par la capitale alsacienne depuis 2006 et le Grand départ.
En vingt ans, Mulhouse a joué les trois rôles : ville départ en 2019, ville arrivée en 2005 et ville-étape en 2014. Un rythme suffisant pour l'équipe municipale. "Le Tour de France est toujours le bienvenu à Mulhouse, mais nous voulons accueillir d'autres grands événements sportifs, et nous n'avons évidemment pas les finances pour être étape du Tour tous les deux ans", explique l'adjoint aux Sports à la Ville de Mulhouse, Christophe Steger.
Mulhouse s'est positionnée pour accueillir une étape prochainement, pour 2023 ou 2024. Mais il faut une conjonction de candidatures, d'autres villes volontaires dans le Grand Est pour que plusieurs étapes puissent se faire. "Il faut encourager ASO (Amaury Sport Organisation, les organisateurs du Tour) à venir plus souvent en Alsace", souhaite Roland Schott.