Présidentielle 2022 en Alsace : pourquoi la droite dévisse dès le 1er tour en Alsace

L'Alsace, traditionnellement terre de droite a surpris par son vote au premier tour de cette élection présidentielle. La LR Valérie Pécresse y fait un score historiquement bas. Analyse de cette déroute par un politologue et des élus de droite alsaciens.

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L'Alsace est connue pour être une terre de droite. Mais au premier tour de cette élection présidentielle, les LR (Les Républicains) sont défaits. 4,3% dans le Bas-Rhin, 4,15% dans le Haut-Rhin. La candidature de Valérie Pécresse est un échec. Elle perd 180 000 voix en Alsace, par rapport à François Fillon en 2017. En Alsace son score est même en-dessous du niveau national.

Même si ce résultat, le plus bas dans l'histoire de la droite en Alsace, surprend ; il s'explique pour différentes raisons. Pour Eric Straumann, Maire LR de Colmar, cette défaite était quasiment prévisible. « J’avais sonné l’alerte depuis plusieurs semaines, en disant qu'on faisait une mauvaise campagne. En s’en prenant systématiquement au président sortant, notre propre message n’était plus intelligible par nos concitoyens."

A son avis, sa famille politique a aussi été trop silencieuse sur la sortie de l'Alsace du Grand Est. Ce que pense également Justin Vogel, Maire de Truchtersheim, ex LR. Pour lui, le parti de droite a été absent du débat, alors que le premier ministre Jean Castex avait déclaré à Colmar qu'il n'avait jamais été en faveur des grandes régions. Quant au président Macron, il a autorisé la création de la CEA (Collectivité européenne d'Alsace.)."Les électeurs de cette droite alsacienne, conservatrice et à la fois centriste, vont donc tout naturellement vers la candidature d'Emmanuel Macron."

Des relais pas assurés en région

Si Valérie Pécresse a fait un si mauvais résultat, c’est notamment parce qu'elle n’a jamais parlé des préoccupations alsaciennes estime le politologue Richard Kleinschmager, mais aussi parce que les relais locaux n'ont pas fonctionnés. Même analyse d'Eric Straumann, qui regrette que le parti ne se soit pas prononcé sur ce sujet. 

Est-ce cependant, la seule raison pour expliquer le vote Macron et Le Pen à ce premier tour de la présidentielle  en Alsace? "Non, ce n’est pas suffisant" pour le politologue. « C’est un phénomène plus global qui doit d’ailleurs interroger les élus locaux alsaciens. »  

Selon Richard Kleinschmager, "Ce qui est vraiment frappant, c’est que Jean-Luc Mélanchon l’emporte et que LR, qui était le parti de référence de la région, est en train de dévisser."

Pour Jean Rottner, président LR de la région Grand Est, ces résultats sont "un séisme pour sa famille politique". Jean-Philippe Vetter reconnait lui : "Nous voulions apporter une alternative de droite républicaine à Emmanuel Macron, il faut avoir l'humilité de dire que nous n'avons pas réussis.

Les LR pourraient disparaitre comme le PS

Eric Straumann n'a aucun doute : "Si les LR veulent avoir un peu de visibilité au niveau national, il faut négocier un contrat de coalition avec la majorité qui va s'annoncer et le faire dès maintenant. Sinon le parti va disparaitre du paysage politique."

A titre personnel Valérie Pécresse a annoncé au soir de sa défaite qu’elle voterait pour Emmanuel Macron et a appelé ses électeurs à l'imiter, pour faire barrage à l'extrême droite. Par ailleurs, elle lance un appel aux dons pour financer les 7 millions d'euros engagés dans cette campagne. En effet la commission nationale des comptes de campagne limite le remboursement des frais de campagne à 800 000 euros pour tous les candidats qui n'atteignent pas les 5 % et ne sont donc pas maintenus au second tour. 

 "La présence de longue durée de la droite est en train de se dissoudre, en Alsace," conclut  Richard Kleinschmager, "on a une sorte de dissociation entre votre présidentiel et régional." Le second tour de cette élection présidentielle se tiendra le 24 avril prochain.

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