En Alsace, les moissons s'achèvent sur un bilan mitigé. Elles avaient débuté dès la fin juin, c'est-à-dire plus tôt que d'habitude, et se sont déroulées en pointillé, entre orages et averses.
Il y aura moins de blé cette année en France que l'an dernier. Soixante-quatre quintaux par hectare, une moyenne nationale 13% inférieure aux rendements de 2023. La faute à une météo chaotique. Du semis aux récoltes, les précipitations se sont invitées à chaque étape, et le résultat est sans surprise. La production chute partout. L'Alsace n'y échappe pas.
Moins de production, et une qualité également en baisse. "La pluie cette année, on pensait qu'elle allait être notre meilleure amie, vu les deux dernières années qui étaient relativement sèches… Mais au contraire, il a plus plu que prévu. La météo humide n'a pas favorisé le blé, on se retrouve avec des qualités moins bonnes que les années précédentes", constate Rémi Schmitt, céréalier à Zeinheim dans le Bas-Rhin, qui cultive une trentaine d'hectares de blé et d'orge.
Au comptoir agricole de Wiwersheim (Bas-Rhin), les grains sont triés, séchés si besoin, et stockés. Ils proviennent de toutes les exploitations, à une vingtaine de kilomètres à la ronde. Et là aussi, le constat est sans appel "On peut dire qu'on a déjà une perte de rendement de 20 à 25%" estime Jean-François Geiss, technico-commercial du comptoir agricole. Autrement dit, une perte plus importante que la moyenne nationale.
Mais les agriculteurs n'ont pas le temps pour les états d'âme. Le travail continue inlassablement. Il faut déjà préparer les semis pour le printemps prochain, en espérant qu'il soit moins pluvieux.