En Lorraine, la baisse de production de l'ensemble des céréales, blé tendre, blé dur, orge, est évaluée à environ 20%. Une année difficile en raison des conditions météorologiques et plus particulièrement de la pluie.
Avec l’excès d’eau de pluie, en Lorraine, les champs sont boueux et même parfois inondés. Ainsi la production dégringole. "Oui, la pluie a retardé le travail. La météo du printemps complique la récolte. Les rendements sont bien inférieurs à la moyenne. Il y a aussi des pertes de qualités importantes. En raison de ce temps humide. Un temps très pluvieux", explique Jérôme Mathieu, le Président de la Chambre d'agriculture des Vosges, lors d'une conférence de presse ce lundi 15 juillet 2024.
Je me rends compte que les phénomènes s’accélèrent d'années en années et elles sont de plus en plus difficiles avec des extrêmes climatiques.
Gauthier Maillard, agriculteur à Landaville
Ça fait quatre ans que Gauthier Maillard est agriculteur à Landaville dans les Vosges. Il est secrétaire-général des Jeunes agriculteurs des Vosges. "En tant que jeune agriculteur, je me rends compte que les phénomènes s’accélèrent d'années en années et elles sont de plus en plus difficiles avec des extrêmes climatiques". Selon les estimations de la moisson 2024, les rendements seraient dans les plus petites récoltes de ces dix dernières années. "On s’adapte au jour le jour, mais les périodes de travail sont très très denses", dit-il.
Baisse de rendement
Le blé a bénéficié, cette année, de conditions relativement défavorables. Les blés et l’orge sont-ils plus touchés ? "Oui, on est en train de récolter l’orge d’hiver et là les rendements sont très en deçà de la moyenne. On aura aussi sûrement une récolte moins bonne pour le blé et des problèmes de qualité. Les grains sont très petits. Aussi des problèmes de maladie fongique. On sait qu’on va avoir des moissons de piètre qualité", ajoute Jérôme Mathieu. Et il ajoute : "La première culture du département, et il ne faut pas l’oublier, c’est l’herbe. C’est préoccupant. On a commencé les premières coupes d’herbe début avril et depuis on n’a toujours pas fini parce qu’avec le temps que l’on a pour faire du foin, il faut un minimum de beaux jours".
La première culture du département il ne faut pas l’oublier c’est l’herbe. C’est préoccupant. On a commencé les premières coupes d’herbe début avril et depuis on n’a toujours pas fini.
Jérôme Mathieu, Président de la Chambre d'agriculture des Vosges.
De son côté, Stéphane Oudin installé à Jubainville dans les Vosges, attend ce qu’il appelle des fenêtres de beau temps. "Ça fait plusieurs années qu'à cette époque de l’année, on a terminé et là, on commence à peine les orges d’hiver".
Les apiculteurs aussi
Les champs de blé sont trempés. "L’ensemble des agriculteurs ont été touchés par la pluie. Les apiculteurs aussi. Évidemment, les ruches et les abeilles n’aiment pas ce temps humide", constate Jérôme Mathieu. Car pour l'heure, la production de miel n'est pas au rendez-vous. Pour l'instant, les consommateurs ne seront pas impactés et ceci grâce aux stocks de miel de l’année précédente. Mais attention, la situation pourrait cependant devenir critique en 2025.
La production de blé tendre, selon les prévisions publiées par le service statistique du ministère de l'Agriculture, en France en 2024, est estimée à 29,7 millions de tonnes. Un recul de 15% par rapport à l'année dernière.