Réformes des retraites : des manifestants moins nombreux, mais toujours aussi déterminés en Alsace

Les manifestations de ce jeudi 16 février continuent à mobiliser en Alsace. Les opposants à la réforme des retraites étaient 3.200 à Strasbourg, 1.900 à Mulhouse selon la police. C'est moins que les quatre journées précédentes.

Nouvelle journée de mobilisation contre le projet de réforme des retraites présenté par le gouvernement, ce jeudi 16 février. C'est la cinquième fois que les opposants manifestent depuis la mi-janvier à l'appel des syndicats.

À Strasbourg, le cortège est parti, comme d'habitude, de la place de la République, en début d'après-midi. Il a réuni 3.200 manifestants selon la police, 10.000 selon les syndicats. Un chiffre en diminution par rapport aux journées de mobilisation précédentes. Sans doute en raison des vacances, avancent les syndicats comme première explication. 

En tout cas, la mobilisation reste forte et sans précédent en Alsace, analyse le sociologue strasbourgeois, Roland Pfefferkorn. "Cette mobilisation est considérable. L'élan est beaucoup plus important qu'en 1995 lors du plan Juppé par exemple. À l'époque, aucune manifestation n'avait dépassé les 3.500 personnes en Alsace" (voir notre article du 15 février). 

À Mulhouse, on se mobilisait aussi cet après-midi. Les opposants, partis du square de la Bourse à 14h30, étaient environ 1.900 selon la police, 2.500 selon les syndicats. Toujours aussi déterminée, cette employée de la Poste dit vouloir continuer à se battre. "Il ne faut pas que ça passe. Je prends deux ans, comme tout le monde et c'est encore plus rageant quand on commence à voir le bout du chemin".

Les femmes sont les grandes perdantes de la réforme, selon les opposants. "Quand on a des enfants, c'est la double journée. Moi, j'étais infirmière, je suis arrivée à la retraite cassée de partout. Il n'y a pas d'autre solution que la retraite à 60 ans", nous confie une autre manifestante.

L'intersyndicale appelle à une sixième journée de mobilisation le 7 mars et à durcir le mouvement si elle n’obtient pas gain de cause.