Ministre délégué chargé du Commerce extérieur, de l'Attractivité et des Français de l'Etranger, Olivier Becht n'a pas été reconduit au gouvernement. Aucun Alsacien n'a donc été nommé dans ce premier gouvernement Attal, et ce n'est pas la première fois.
Vingt-huit jours à attendre, cela aura donc été le remaniement le plus long de l'histoire de la Vᵉ République, depuis l'annonce des premiers membres du gouvernement Attal, le 11 janvier 2024. Fin du suspense ce jeudi 8 février où les derniers noms ont donc été révélés.
Et pour les Alsaciens, c'est le désert. Nommé ministre délégué chargé du Commerce extérieur, de l’Attractivité et des Français de l’étranger dans le gouvernement d'Élisabeth Borne, en juillet 2022, Olivier Becht n'a pas été reconduit. À 47 ans, l'ancien maire de Rixheim (Haut-Rhin) est président délégué de Mulhouse Alsace Agglomération et vice-président du conseil départemental du Haut-Rhin. Ses fonctions ont donc pris fin lors du dernier remaniement le 11 janvier 2024, il est remplacé par Franck Riester.
Depuis 2017, il est député du Haut-Rhin pour Agir. Le 26 mai 2020, il est devenu président du groupe Agir à l'Assemblée nationale. Pour rappel, le parti Agir regroupe, depuis sa création en novembre 2017, des élus de droite et de centre droit soutenant la majorité présidentielle d'Emmanuel Macron. Agir a été intégré dans Renaissance le en tant que parti associé.
En 2024, le monde se donnera rendez-vous en France, dans un esprit d’exigence et de fraternité.
— Olivier Becht (@becht_olivier) January 20, 2024
C’est dans ce même esprit que la diplomatie française veut, avec exemplarité et en engageant ses partenaires, apporter des réponses aux défis qui se présentent à l’ensemble de la… https://t.co/iqbrOSE648
Diplômé de l'ENA, Olivier Becht a également une expérience dans la justice administrative et l'enseignement universitaire. Politiquement, il a commencé au Parti socialiste avant de devenir sans étiquette et de rejoindre Agir. Passionné par la culture japonaise, il a également été actif dans la promotion des relations franco-japonaises.
Aucun Alsacien au gouvernement
Parfois présentés comme de potentiels ministrables, l'ancienne maire de Strasbourg Fabienne Keller, secrétaire générale déléguée de Renaissance ou le député Renaissance du Bas-Rhin (5ᵉ circonscription), Charles Sitzenstuhl (un temps porte-parole du groupe) n'ont pas plus été retenus.
Tant pis pour les parieurs chauvins, aucun Alsacien ne fera donc partie du nouveau gouvernement. Pas même un ministre délégué ou un secrétaire d'État. Nous nous en remettrons, ce n'est pas la première fois, mais ça n'était tout de même plus arrivé depuis 2018.
Depuis la création de la Vᵉ République, l'Alsace a déjà fait pas mal chou blanc.
- Du 7 décembre 1962 au 7 avril 1967 : gouvernements Pompidou I et II
- Du 23 mai 1981 au 20 mars 1984 : gouvernement Mauroy I et II
- Du 3 octobre 1990 au 28 mars 1993 : gouvernements Rocard II, Cresson et Beregovoy
- Du 17 mai 1995 au 3 juin 1997 : gouvernement Juppé II
- Du 28 mars 2000 à juin 2002 : gouvernement Jospin
- Du 15 mai 2012 au 3 septembre 2018 : gouvernements Ayrault, Valls, Cazeneuve et Philippe I
Les Alsaciens pourront se consoler en se disant que Prisca Thévenot, chargée du Renouveau démocratique et porte-parole du gouvernement, est née à Strasbourg et que l'un des leurs, Alexis Kohler est, lui, toujours secrétaire général de l'Élysée. Au cœur du pouvoir.
À noter pour terminer, et ce n'est pas négligeable, que, depuis 1958, treize personnalités originaires d'Alsace ont été nommées ministres sous la Vᵉ République. L'emblématique Pierre Pflimlin (1958-1962), André Bord (1967-1978), Christian Scrivener (1974-1978), Jean-Marie Bockel (1984-1986, 2007-2010), Adrien Zeller (1986-1988), Théo Braun (1988-1990), Daniel Hoeffel (1978-1981, 1993-1995), Catherine Trautmann (1997-2000), François Loos (2002-2007), Philippe Richert (2010-2012), Roxana Maracineanu (2018-2022), Brigitte Klinkert (2020-2022) et Olivier Becht (2022-2024).