Champion du monde et d'Europe en 2021, le paratriathlète Jules Ribstein veut continuer sur sa lancée cette saison avec en ligne de mire, déjà, les Jeux olympiques de Paris en 2024. La catégorie de l'Alsacien, numéro un mondial, a été retenue par le comité d'organisation paralympique.
Un Alsacien déjà sur le toit du monde et qui rêve d'Olympe. C'est cela, au fond, l'histoire de Jules Ribstein. A 35 ans, le paratriathlète, qui vit à Lampertheim dans la banlieue de Strasbourg, a déjà tout gagné dans sa catégorie.
Déjà champion du monde et d'Europe en 2019, le licencié de l'ASPTT Strasbourg a récidivé en 2021, en terminant à chaque fois l'année à la première place mondiale. Il a aussi été élu athlète alsacien handisport de l'année. Amputé en 2008 de la jambe gauche après un accident de moto, Jules Ribstein est un "passionné" de triathlon depuis son adolescence.
Je dois composer avec ma prothèse, ce qui cause parfois des douleurs et m'oblige à m'accrocher mentalement
Jules Ribstein, champion du monde de paratriathlon
"Natation, vélo, course à pied, j'apprécie vraiment ces trois sports qui se complètent bien, même si aujourd'hui, je dois composer avec ma prothèse, ce qui cause parfois des douleurs et m'oblige à m'accrocher mentalement, surtout lorsque je cours."
Un nouvel horizon, les Jeux de Paris en 2024
Le Bas-Rhinois a d'ailleurs dû repasser sur le billard deux fois en décembre, "pour que l'on retire un kyste bénin qui s'est développé au niveau de la prothèse", précise-t-il. Celui qui s'entraîne dans les collines du Kochersberg, à la piscine du Wacken ou sur la piste d'athlétisme de Vendenheim est un dur au mal qui sait se dépasser.
Pour s'affûter, l'athlète n'hésite pas d'ailleurs à sortir de sa zone de confort en allant taquiner par exemple les blocs de la salle d'escalade Hueco-Zenith à Eckbolsheim, comme il l'a partagé sur Instagram le 8 décembre dernier:
Pour repousser ses limites, encore faut-il avoir des objectifs. Et ce n'est pas aussi évident qu'il n'y paraît lorsqu'on a déjà tout raflé sur son passage. Heureusement, Jules Ribstein a désormais un nouvel horizon. Et pas n'importe lequel, celui que tout sportif de haut niveau espère atteindre dans sa carrière, les Jeux olympiques.
Une concurrence féroce
"Ma catégorie sera de retour aux JO de Paris en 2024, alors qu'elle n'avait pas été retenue par le CIO, le Japon et le comité paralympique pour ceux de Tokyo l'été dernier. Il y a des quotas à ne pas dépasser concernant le nombre d'athlètes au total et cela oblige à faire des choix."
C'est à Rio, en 2016, que le paratriathlon avait pour la première fois figuré parmi les épreuves. Chez les athlètes recensés dans la catégorie paralympique PTS2, qui présentent de légers troubles de la coordination de tout le corps, une déficience modérée d’un côté du corps, ou l'absence de membres, c'est actuellement l'Alsacien le patron.
Sacré champion du monde à Abu Dhabi en novembre dernier, le Bas-Rhinois s'attend à une concurrence féroce. "Puisque la discipline est au programme des Jeux, certaines nations vont chercher à former des sportifs au fort potentiel. On devrait avoir des surprises", imagine celui qui misera sur son expérience du haut niveau pour briller et décrocher une médaille.
750 m de natation, 20 km de cyclisme et 5 km de course à pied
"C'est dans deux ans, finalement c'est tout proche. D'ici là, il faudra que je sois solide pour être performant et marquer des points afin de se qualifier. Le fait que ça ait lieu en France, à Paris, ajoute une motivation de cœur supplémentaire."
750 m de natation, 20 km de cyclisme et 5 km de course à pied, un format "sprint" des plus classiques qui sera au programme des Jeux, comme du prochain championnat du monde, organisé pour la deuxième année consécutive à Abu Dhabi. "Le parcours me plaît bien là-bas", glisse Jules Ribstein, qui glouton comme il est, compte bien rester à la table des vainqueurs pendant encore deux ans, au moins.