Pour la troisième fois, un collectif de citoyens, d'association et de partis politiques sont descendus dans la rue ce week-end pour affirmer leur opposition à ce local identitaire. Mais c'est peut-être l'irrespect des normes de sécurité qui mènera à sa fermeture.
Ils étaient un peu moins nombreux que lors des deux premières manifestations, pour demander la fermeture du bar identitaire le Bastion social, ouvert en décembre à l'Esplanade. Une première manif avait eu lieu en décembre 2017, juste après l'ouverture du bar, une seconde avait réuni plus de 400 personnes en janvier.
"En ce moment, c'est les vacances, avance un des organisateurs, alors les gens sont partis, mais nous sommes là pour occuper le terrain." Une centaine de personnes est venue ce samedi pour répéter que décidément : "Non, ce bar on n'en veut pas!" "Non à un bar qui prône la haine des étrangers", nous dit une jeune femme qui n'appartient à aucun mouvement : "Je suis simplement une citoyenne de la ville et ça m'interpelle." D'autres font partie de groupes de gauche ou d'extrême gauche, comme le NPA, Alternative libertaire ou encore l'association Attac (Association pour la taxation des transactions financières et pour l'action citoyenne).
De son côté la municipalité, soucieuse de l'image de Strasbourg, a voté à l'unanimité une motion, pour demander la dissolution du groupuscule Bastion social et le maire a demandé la fermeture administrative de l'Arcadia. Dans les faits, seule la préfecture pourra trancher pour des motifs de trouble à l'ordre public ou de sécurité.
Et justement, les normes de sécurité ne sont pas respectées dans le local selon la commission de sécurité diligentée sur place par le préfet, le 1er février 2017. Dans son procès verbal, elle prononce un "avis défavorable à la poursuite de l'exploitation de l'établissement". Deux motifs sont invoqués: l'absence d'alarme d'incendie et l'absence de cloisons pouvant éviter la propagation d'un incendie, aux bâtiments voisins. Si la mise aux normes exigée par la commission de sécurité n'était pas effective au 1er mai 2018, le bar devrait fermer ses portes. Si les travaux sont effectués en temps et en heure, rien n'empêchera que le bar continue à accueillir ses membres, les seuls à y être bienvenus.
Depuis l'ouverture à Strasbourg de ce bar tenu par le Bastion social, un groupuscule d'extrême droite, les opposants se mobilisent pour obtenir la fermeture effective et totale de ce local.
Alexandre, un des co-organisateur de la manifestation du samedi 3 mars : "On est là aussi pour occuper le terrain"
De très nombreux CRS mobilisés pour encadrer les manifestants. Autant pour éviter tout débordement que pour assurer leur sécurité.
Le bar de la discorde, situé à l'Esplanade