Sur notre plateau ce dimanche 21 octobre le préfet du Grand Est, Jean-Luc Marx. Face à lui, deux opposants très actifs au Grand Contournement Ouest, la députée LREM Martine Wonner et le président d'Alsace Nature Daniel Reininger. Le GCO est-il définitivement lancé? Qu'espèrent encore ses opposants?
Est-il encore nécessaire de présenter le GCO, serpent de route depuis des décennies en Alsace et qui mobilise des opposants à sa construction depuis ses débuts? En septembre ont démarré les travaux chapeautés par le concessionnaire Vinci dans une atmosphère plus que tendue puisque le recours aux forces de l'ordre a été nécessaire pour déloger les nombreux opposants à ce projet autoroutier et fermer la ZAD du moulin installée sur le tracé dans la forêt de Kolbsheim. C'est pour faire le point plus d'un mois après ces événements que nous avons convié sur le plateau de Dimanche en politique, le préfet du Grand Est Jean-Luc Marx, la députée LREM Martine Wonner, le président d'Alsace Nature, Daniel Reininger et le président du MEDEF Alsace Olivier Klotz.
Pour Jean-Luc Marx, le GCO ira au bout, même s'il reconnaît que hélas, "dans un investissement comme celui là on crée des nuisances mais c'est pour que l'accessibilité de strasbourg soit améliorée".
Pour Martine Wonner en revanche, farouche opposante à la construction du GCO, "les travaux ne sont pas irréversibles, il y a tout une série de jugements qui doivent arriver, il faut continuer la lutte d'autant que sur 180 000 véhicules par jour sur l'A35, il n'y aura qu'un report de 20% au mieux sur ce contournement".
Daniel Reininger, lui, est "révolté en tant que citoyen. C'est devenu une affaire politico-financière, aujourd'hui, il y a une frustration et surtout un déni de démocratie qui font que c'est inacceptable pour les riverains, nous nous battons contre un modèle de développement qui a montré ses limites, on est dans l'ancien monde. On va laisser une dette écologique et ce projet y contribue, cette nouvelle route c'est un aspirateurs à camions." Ce que confirme Martine Wonner : "on ne limitera pas les camions européens qui vont déferler jusqu'à 40 000 camions supplémentaires, de qui se moque-t-on?
Et Daniel Reiniger de surenchérir : "les pouvoirs publics qui soutiennent ce projet sont de plus en plus isolés, le responsable des transports a démissionné, les verts ont quitté l'exécutif, je pense que la position de Robert Herrmann est de moins en moins partagée".
Pour le préfet Jean-Luc Marx, les interrogations sont légitimes mais "le gouvernement a pris une sage décision pour confirmer l'utilité publique de cet investissement, non le GCO ne réglera pas tout, il absorbera entre 20 000 et 50 000 véhicules par jour mais surtout les poids lourds prendront le GCO. La réglementation imposera cela aux camions et je puis annoncer qu'à ma demande un atelier des territoires sera projeté sur l'Eurométropole, un grenelle des mobilités : cela concerne aussi le rail, l'axe rhénan est un corridor européen, il est fluvial, ferroviaire et routier, on ne peut couper cette ligne nord-sud, il faut l'aménager." Et de confirmer des négociations en cours avec l'Allemagne.
Pour Olivier Klotz, le président du Medef Alsace, il n'est bien sûr pas question de mettre en place une éco-taxe mais plutôt une vignette comme c'est le cas en Allemagne pour permettre aux travailleurs alsaciens d'emprunter l'autoroute à moindre frais.
Un débat qui est donc loin d'être refermé, les travaux eux se poursuivent du côté de Vendenheim et Kolbsheim.