Ardennes : accident nucléaire à la centrale de Chooz, on se prépare au pire lors d'un exercice

Le mercredi 15 janvier s'est tenue en préfecture des Ardennes la dernière réunion de préparation du prochain exercice national de sûreté nucléaire. Un échange important entre les différents acteurs de cet événement hors du commun qui aura lieu le 28 janvier 2020 à la centrale nucléaire de Chooz. 

C'est un exercice hors du commun mais obligatoire. Comme tous les 5 ans. Les représentants du CNPE de Chooz,la centrale nucléaire, de l'autorité de Sûreté Nucléaire (ASN ) et la Mission d'Appui au Risque Nucléaire (MARN), se sont donnés rendez-vous autour du préfet et de la directrice de cabinet dans la salle Rouget de Lisle, en préfecture des Ardennes. La réunion s'est tenue le mardi 15 janvier. 

Face à eux, les maires des villages voisins de la centrale, des observateurs, des associations et des journalistes sont venus découvrir le programme du prochain exercice national de sûreté nucléaire prévu le 28 janvier 2020.  

En cas d'accident nucléaire, il faut être prêt

La directrice de cabinet de la préfecture, Anne Gabrelle, mène le débat. Elle rappelle les objectifs de l'exercice, présente les risques nucléaires et détaillent les organisations prévues par les pouvoirs publics et l'exploitant en cas d'accident nucléaire.

" C'est un exercice de grande ampleur, obligatoire en milieu nucléaire," explique Anne Gabelle, la directrice de cabinet du préfet des Ardennes, "tous les cinq ans, on doit mettre en place cet exercice avec le CNPE de Chooz et cela permet de vérifier notre capacité, notre aptitude à réagir face à un accident nucléaire."
 

Une situation de crise

"L'exercice se déroulera sur la journée du 28 janvier, le lendemain, on travaillera en ateliers pour comprendre les confinements possibles, les évacuations, les moyens, les délais." 22 communes sont concernées par une évacuation dans le nouveau périmètre des 20 kilomètres du PPI, le plan particulier d'intervention. Cela va toucher environ 10 000 habitants. 

Ce nouveau périmètre obligatoire de 20 km est une conséquence de l'accident de Fukushima au Japon. On essaie de tirer des leçons de cet  événement pour améliorer les dispositifs en France.
- Anne Gabrelle, directrice de cabinet du préfet des Ardennes

 

L'exercice se déroule sur la journée du 28 janvier, le lendemain, on travaillera en ateliers pour comprendre les confinements possibles, les évacuations, les moyens, les délais. On a 22 communes qui sont concernées par une évacuation dans le nouveau périmètre des 20 km du PPI, le plan particulier d'intervention. Cela va toucher environ 10 000 habitants. 

Ce nouveau périmètre obligatoire de 20 km est une conséquence de l'accident de Fukushima au Japon. On essaie de tirer des leçons de cet  événement pour améliorer les dispositifs en France.
- Anne Gabrelle, directrice de cabinet du préfet des Ardennes
 

On garde la tête froide à Chooz

Autour de la longue table de réunion, Gérard Saint-Maxin, le maire du petit village de Chooz. Il est très attentif aux détails du déroulé de l'opération. Depuis des décennies, la centrale de Chooz fait parti du décor. La commune vit avec les deux tours réfrigérantes et leur panache de fumée. "C'est notre vie," explique-t-il, "on a l'habitude et il n'y a pas de stress particulier."  

"On est plutôt serein car c'est le deuxième exercice auquel j'assiste, et le PPI est à jour," ajoute Gérard Saint-Maxin, le maire de Chooz. "C'est fort improbable qu'un incident arrive, mais le risque zéro n'existe pas. Avec ces exercices, on n'est pas surpris et on sait quelle conduite à tenir".

On vit avec la centrale depuis 1962. Dans le village de Chooz, on ne s'inquiète pas, au contraire: c'est quand une réfrigérante ne fonctionne pas, lorsqu'on ne voit pas le panache de fumée sortir d'une tour, que les habitants m'interrogent sur une éventuelle panne. 
- Gérard Saint-Maxin, maire de Chooz


L'exercice national de sûreté nucléaire de la centrale de Chooz aura lieu le 28 janvier 2020 avec des retours d'expérience le lendemain lors des ateliers en préfecture. Une pression médiatique simulée sera également mise en parallèle pour comprendre comment les journalistes pourraient traiter ce genre de crise. Des centaines de gendarmes, pompiers et autres intervenants vont participer à ce scénario catastrophe pour se préparer à l'impensable.
 


Quel scénario ?

Silence radio pour le moment. Le scénario est gardé secret. "L'effet de surprise est obligatoire pour voir les capacités de réaction des uns et des autres," précise Anne Gabelle, la directrice de cabinet du préfet des Ardennes. "On ne sait pas ce qui va se passer, mais on va faire comme si c'était du réel, sauf qu'on ne mettra pas en place l'évacuation des populations. Tout ce passera uniquement au CNPE, à la centrale de Chooz et en préfecture des Ardennes." 

"En fonction du scénario que nous ne connaissons pas à l'avance, le préfet activera le Centre Opérationnel Départemental et demandera à tous les partenaires de converger dans ce C.O.D. Ils mettront alors en place les mesures et les procédures pour protéger la population et mettre fin au problème".
 Une simulation qui s’inscrit dans le cadre du programme national d’exercices élaboré par les pouvoirs publics et EDF pour l’ensemble des centrales du parc nucléaire français.   






 
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