Ardennes. Le sort incertain de Basir, ancien interprète pour l'Armée française en Afghanistan

Basir a 31 ans. Interprète en Afghanistan pour l'Armée française de 2011 à 2012, il est aujourd'hui logé au centre d'accueil des réfugiés de Charleville-Mézières et menacé d'expulsion. 

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Après Châlons-en-Champagne, Basir est désormais hébergé à Charleville-Mézières dans un centre d'accueil. L'Afghan de 31 ans était interprète pour l'Armée française dans son pays. En mai 2015, il a décidé de fuir.

"Comment protéger ma famille ?"


Un jour, un homme l'a reconnu dans un magasin de téléphones et s'en est suivie une violente bagarre. Il raconte :

J'ai décidé de quitter l'Afghanistan parce qu'on pouvait me retrouver à tout moment. Si on venait chez moi, comment aurais-je pu protéger ma famille ?


Grand brun aux yeux sombres, il arrive en France en décembre 2015. Un mois s'est écoulé  depuis les attentats du 13 novembre. Les frontières sont fermées. Basir est bloqué.

"Parce que j'ai travaillé pour des Français, je serai tué"


Contraint de se rendre aux Pays-Bas, c'est là-bas qu'il devra effectuer une demande d'asile, qui sera refusée. S'il parvient finalement à rejoindre la France, pas sûr qu'il puisse y rester : on menace aujourd'hui de l'expulser.

S'ils me déportent aux Pays-Bas, on me renverra en Afghanistan et je serai tué. Parce que j'ai travaillé pour les Français, ils vont me tuer tout de suite

 soupire-t-il, impuissant.

Basir n'est pas le seul à avoir été abandonné à son propre sort. Le cas des interprètes afghans avait été pointé du doigt par Emmanuel Macron lors de sa campagne, en comparant le sort des interprètes afghans à celui des harkis lors de la guerre d'Algérie.

"Une trahison" selon le chef de l'Etat. Pourtant aujourd'hui, Basir a écrit deux lettres adressées au Ministère des Armées. Elles restent sans réponse. L'ancien interprète peut être expulsé à tout moment.

► Retrouvez notre reportage

Basir a 31 ans. Interprète en Afghanistan pour l'Armée française de 2011 à 2012, il est aujourd'hui logé au centre d'accueil des réfugiés de Charleville-Mézières et menacé d'expulsion. Mais en retournant d'où il vient, Basir risque sa vie. En Afghanistan et parce qu'il a aidé les forces armées françaises, il est considéré comme un traitre. ©France 3 Champagne-Ardenne

 

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