Après l'agression d'un enseignant dans leur collège, les professeurs dénoncent "certains parents d'élèves de plus en plus agressifs, dans la menace ou l'insulte"

Un professeur travaillant au collège Jules Leroux de Villers-Semeuse (Ardennes) a été agressé le mardi 28 mai. Les syndicats enseignants dénoncent des comportements de plus en plus inappropriés de la part de certains parents

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L'incompréhension et la colère au collège Jules Leroux de Villers-Semeuse (Ardennes). Un professeur de sport y a été agressé par le père d'une élève, alors qu'il se rendait avec sa classe vers une installation sportive villersoise, a appris France 3 Champagne-Ardenne auprès d'un syndicat.

Les faits se sont produits le matin du mardi 28 mai 2024. Le corps enseignant du collège a souhaité exercer son droit de retrait, pour une durée d'une heure. Les banderoles, de vastes proportions, sont toujours présentes.

France 3 Champagne-Ardenne a pu joindre Karine Fuselier, la secrétaire départementale du Syndicat national des enseignements du second degré Fédération syndicale unitaire (Snes-FSU). "Notre collègue a été pris à partie puis bousculé, menacé par ce parent d'élève. A priori, ce dernier souhaitait avoir un rendez-vous avec lui." Mais semble-t-il, n'a pas voulu attendre... 

"Les collègues de ce collège, qui ne semble pas avoir été blessé, sont assez choqués" par ce mode de rencontre parent professeur pour le moins "particulier". Et maintenant, "ils craignent un nouvel incident". La syndicaliste ne comprend pas. "On a un cadre pour faire ces rencontres. On reçoit et échange au sein de l'établissement, on souhaite toujours qu'il y ait un dialogue." Pourvu que ce dernier soit "constructif".

Des parents qui ne donnent plus l'exemple

Hélas, cela semble devoir être "de moins en moins le cas. Dans l'exercice de notre métier, ça devient de plus en plus difficile d'avoir ce dialogue apaisé et constructif avec les parents. Ces parents sont de plus en plus dans la contestation, dans l'agressivité, dans la menace, dans l'insulte. Et ça nous inquiète beaucoup." Quand ce ne sont pas carrément des élèves... 

Allez recruter des professeurs (il y a de moins en moins de personnes qui souhaitent candidater) avec une telle recrudescence de comportements hostiles... "Notre métier devient de plus en plus difficile", déplore Karine Fuselier, qui nous avait déjà fait part des (vrais) problèmes dans l'Éducation lors de la pseudo-polémique de l'abaya. "Depuis cette année, j'ignore pourquoi, c'est vraiment très net : le climat est de moins en moins serein avec les parents. On a une grosse inquiétude." (voir l'emplacement du collège concerné sur la carte ci-dessous).

Selon le Syndicat national de l'éducation physique (Snep), qui accompagne la victime, on peut affirmer que les réactions ont été appropriées après cette agression, "tant dans le collègue : cheffe d'établissement, collègues... Il y a eu un dépôt de plainte. La directrice académique a tout pris en considération." Néanmoins, "on n'est plus trop serein".

Les professeurs de sport un peu plus vulnérables

La problématique est d'autant plus vive pour les professeurs de sport, qui ne bénéficient pas forcément tout le temps de la protection (somme toute relative) offerte par les murs et les grilles de leurs établissements. Les déplacements vers les piscines, stades, et gymnases, sont communs, et cela n'a pas manqué pour ce cas-là. L'Ardennais soulignait pourtant qu'il s'agit d'un collège réputé sans histoire, et que les parents d'élèves interrogés soutiennent le professeur agressé. 

Le maire (DVG) Jérémy Dupuis, par ailleurs enseignant lui aussi, a tenu à officiellement communiquer pour dénoncer ce "comportement inadmissible". Il a fait part qu'"aucune raison ne peut justifier l’usage de la violence sous quelque forme que ce soit", et qu'il a demandé à la police municipale d'assurer une présence devant l'établissement. Sa déclaration a été publiée in-extenso sur la page Facebook de la commune (voir ci-dessous).

À Jules Leroux, tout le monde semble maintenant accuser "un contrecoup psychologique". Le retour à la normale n'est donc pas pour tout de suite.

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