Le corps de Valentin Gomes a été retrouvé ce mardi matin du 5 octobre. Cet étudiant à Polytech'Lille (Nord) avait disparu le soir du samedi 2 octobre, au cours d'un week-end d'intégration (WEI) dans un camping de Signy-l'Abbaye (Ardennes).
Les recherches de Valentin Gomes, disparu au cours d'un week-end d'intégration (WEI) à Signy-l'Abbaye (Ardennes), se sont conclues d'une manière abrupte et tragique. Le corps de l'étudiant de 23 ans a été retrouvé près d'une ferme, à cinq kilomètres du lieu de sa disparition, ce mardi 5 octobre 2021, au cours de la matinée.
Valentin étudiait à Polytech'Lille (Nord). Il a disparu le soir du samedi 2 octobre 2021, et des recherches ont commencé dès le lendemain matin.
Le week-end d'intégration avait lieu au camping de la Vénerie. Le secteur entre Signy-l'Abbaye et Signy-le-Petit, densément arboré, est propice à de nombreux week-ends d'intégration - sans histoires - depuis des années (voir sur la carte ci-dessous).
D'importants moyens de recherches
Les gendarmes ont mené des recherches étendues sur le secteur : impossible de géolocaliser le jeune homme, qui n'avait pas emporté son téléphone portable. Il avait également laissé sur place ses cartes d'identité et bancaire. Hélicoptère, brigade cynophile, équipe de plongée, drone : tous les moyens ont été déployés pour retrouver Valentin. Seul un vêtement lui appartenant avait été jusqu'ici retrouvé à Librecy, un hameau situé à un kilomètre au nord du camping.
La population de Signy-l'Abbaye (1.357 âmes) a aidé du mieux qu'elle pouvait pour retrouver Valentin. De plus, le directeur de son école, ses camarades, de la famille et des proches de Bretagne (d'où il était originaire) ont participé aux recherches. Et mené un puissant appel à témoins, très relayé sur les réseaux sociaux (exemple sur Facebook ci-dessous).
Des circonstances troubles
Un service d'ordre avait été mis en place au camping de la Vénerie, d'habitude sans histoire. De même que des rondes, pour éviter des départs impromptus dans la nuit. La propriétaire du domaine, Barbara Macra, insiste là-dessus auprès de France 3 Champagne-Ardenne. "Je ne comprends pas parce qu'on avait le service d'ordre, la Croix-Rouge, la Sécurité civile... Tout était bien en place comme d'habitude. Et c'était bien structuré : ils n'ont pas voulu lui resservir à boire car il avait bu avant. Et après, il part, pas content. Et il disparaît..."
Il y avait certes de l'alcool lors de ce week-end d'intégration; à savoir que le terme de "week-end de cohésion" est préféré par le bureau des étudiants (BDE) et la direction de Polytech'Lille. Mais il n'y aurait eu aucun bizutage. Les camarades de Valentin (par ailleurs en cinquième année d'études et pas en première) l'ont répété plusieurs fois sur les réseaux sociaux. Et mentionné qu'aucun bizutage n'aurait de toute façon pu avoir lieu, vu la présence du directeur de l'école sur place.
Les gendarmes ont donc rassemblé tout le monde au camping de la Vénerie, devenu le centre des opérations de recherche, le mardi 5 octobre en milieu de matinée. Avant d'annoncer la triste nouvelle. La découverte du corps de Valentin a été spécifiquement confirmée par le capitaine de la gendarmerie à France 3 Champagne-Ardenne, présente sur place.
"Au vu de ses vêtements [il portrait un haut court noir et un pantalon à camouflage militaire rose; ndlr], il n'y a guère de doute." Une tenue d'ailleurs peu propice à une longue marche de cinq kilomètres au vu de l'obscurité et de la météo ce soir-là : 12°C ressentis et pluie. On ignore encore ce qu'il s'est passé : une autopsie est prévue et une enquête doit être menée. L'ambiance est "très lourde", à la fois au camping et à l'école. Une cellule psychologique a été mise en place, relayée par la Fédération des élèves du réseau Polytech (Federp). Valentin, élève très volontaire, en assurait d'ailleurs la communication (voir la publication Facebook ci-dessous).
Enquête ouverte pour violences volontaires ayant entraîné la mort
"Je confirme la découverte ce [mardi] matin d'un corps sans vie dans un champ aux environs de Signy-l'Abbaye, qui pourrait être celui de l'étudiant disparu", a indiqué à l'Agence France-Presse (AFP) le procureur de Charleville-Mézières, Laurent de Caigny. Il n'a donc pas expressément confirmé que le corps découvert était celui de Valentin, position partagée par son université.
Au vu du relevé "selon les tous premiers constats, de possibles traces de violences sur le corps, sous réserve des constatations médico-légales à venir", le procureur ordonne "une enquête pénale criminelle". Le chef retenu sont des "violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner".
L'enquête a été confiée à la section de recherches (SR) de la gendarmerie de Reims (Marne). Elle recevra l'appui des gendarmes des Ardennes, qui étaient déjà sur place à la recherche du disparu; et qui ont totalement bouclé le secteur où le corps a été découvert. Le procureur n'a souhaité communiquer "aucun autre élément".
Premières constatations
Par voie de communiqué, envoyé tard dans la soirée du mardi 5 octobre, le procureur précise ensuite que Valentin n'était pas "décrit comme suicidaire ou dépressif" par ses camarades. Ce qui pourrait écarter cette piste.
Un couple d’agriculteurs a découvert, dans un de ses champs, un corps sans vie. Il présentait une très forte ressemblance avec l’étudiant disparu. Son identification certaine est toujours en cours.
Laurent de Caigny, procureur de la République de Charleville-MézièresCommuniqué de presse du procureur en date du mardi 05 octobre 2021 à 20h00
Laurent de Caigny ne confirme toujours pas que le corps retrouvé est celui du jeune homme, mais évoque toutefois "une très forte ressemblance". Il comportait "des éraflures" et "un certain désordre vestimentaire", sans qu'il ne soit donné plus de précisions pour le moment.
Sur place, le légiste n'a dans un premier temps pas pu établir les causes de la mort. Celles-ci restent donc incertaines jusqu'à ce qu'une autopsie soit pratiquée "prochainement". Si "pour l'instant, rien n'établit le rôle d'une tierce personne, seule la suite des investigations permettra de le préciser". De plus, quelques "indices" semblent indiquer le trajet effectué par Valentin avant sa mort, mais ils n'en expliquent toujours pas la raison.