Nombreuses sont les compagnies qui viennent présenter leur spectacle dans les rues de Charleville. Elles font partie du OFF, ou du OFF du OFF et comptent sur la générosité des spectateurs pour rentrer dans leurs frais, et éventuellement, être rémunérées pour leur travail.
Parfois, il y a un petit écriteau, posé nonchalamment sur un castelet. Parfois, la piècette est demandée de vive voix. Parfois, une marionnette muette vous tend un chapeau, une corbeille... Une cage, pourquoi pas ?
Dans tous les cas, la rémunération au chapeau est vitale pour les artistes de rue qui viennent poser leurs créations sur les pavés souvent mouillés de Charleville-Mézières. C'est même précisé dans les programmes distribués aux visiteurs "Ces compagnies jouent au chapeau, merci d'y prêter attention".
Car certaines d'entre elles viennent de loin. Il y a les frais de voyage, les frais d'hébergement, de nourriture. Et puis il faut rémunérer le temps de création, de fabrication des marionnettes, des castelets et autres décors. Bref, si les artistes ont parfois la réputation de vivre d'amour (de l'art) et d'eau fraîche, et bien, non, sachez Messieurs-Dames, que ce n'est point vrai.
La compagnie franco-aregentine Alas Negras ("Les Ailes Noires") par exemple, présente rue du Petit Bois un spectacle pour spectateur unique dans lequel ledit spectateur est invité à jeter un coup d'oeil de quelques minutes dans le ventre de Gisèle.