Confinement : face aux accidents domestiques, les pompiers ardennais appellent à la prudence

En raison du confinement lié au coronavirus, les accidents domestiques sont en recrudescence. Les pompiers des Ardennes lancent un message de prévention afin d'éviter plus de drames et de ne pas surcharger les services hospitaliers.

Mardi 21 avril. Il est un peu plus de 13 heures lorsque les pompiers du Service départemental d'incendie et de secours des Ardennes (le SDIS) sont appelés pour un accident domestique survenu dans le village de Matton-et-Clémency. Un homme d'une quarantaine d'années s'est tranché la cuisse gauche en manipulant une scie circulaire. Quelques heures plus tard, à Warcq, les secours interviennent pour une personne s'étant sectionné quatre doigts en passant la main dans sa tondeuse à gazon.

Deux accidents domestiques en une journée. Deux personnes transportées respectivement aux hôpitaux de Sedan et Charleville-Mézières. "Avant, ce genre de situation n'arrivait que le week-end. Avec le confinement, c'est tous les jours", déplore le colonel Frédéric Delcroix. Pour ne pas encombrer des services hospitaliers déjà surchargés par l'accueil de patients atteints du coronavirus, le directeur du SDIS met en garde les Français confinés et les incite à faire preuve "de bon sens".

 

 

Des accidents mécaniques, mais aussi des chutes

Aucune statistique n'a pour l'instant été établie pour chiffrer la recrudescence des accidents domestiques. Néanmoins, le colonel Delcroix se montre catégorique : "Nous recevons quotidiennement des appels liés à des accidents de bricolage."

Les incidents les plus répandus concernent les tondeuses à gazon électriques, "ressorties avec le soleil". Certains ignorent que, même éteintes, elles continuent à faire tournoyer leurs lames : "Les gens veulent retirer les petites herbes, ils mettent leur main, et voilà... Les doigts sont coupés."

Si d'autres accidents mécaniques sont répertoriés, comme les blessures provenant de scies circulaires, de tronçonneuses ou de motoculteurs, les pompiers constatent également des chutes : "Nous sommes confrontés à des travaux en hauteur. De la charpente, de la peinture... Les victimes tombent car, en général, elles sont mal équipés et prennent cela trop à la légère."

S'il tient à alerter les Français confinés, c'est avant tout pour soulager les services hospitaliers. "Ce n'est pas pour nous, les pompiers, que nous passons ce message. Nous, nous ne sommes pas surchargés, contrairement aux soignants. Étant donné que les écoles ont fermé, que les entreprises sont à l'arrêt, que la vie sociale a baissé en intensité, l'activité des sapeurs-pompiers a baissé de 30 à 40%."  

Les gens ont tendance à entamer des travaux avec beaucoup d'insouciance, de désinvolture... Mais les outils qu'ils manipulent peuvent leur causer des séquelles qu'ils garderont à vie. Leur aptitude physique peut en souffrir pour toujours !
- Colonel Frédéric Delcroix, directeur du SDIS des Ardennes

 


"Quand on refait sa toiture, on ne porte pas de claquettes !"

Comment faire pour diminuer le risque d'accident ? "Faire preuve de bons sens, insiste le colonel Delcroix. Il faut porter des vêtements adaptés : des gants pour protéger ses mains et des lunettes pour les yeux. Quand on refait sa toiture, on ne porte pas de claquettes ! Et on évite de mettre des tongs quand on passe la tondeuse. Il faut toujours prendre en considération le risque."

Aux premiers jours du confinement, les sapeurs-pompiers ardennais intervenaient surtout pour des feux de jardin. "Beaucoup de gens profitaient du temps qu'ils avaient pour débroussailler leur extérieur, explique le colonel Delcroix. Et comme ils ne pouvaient se rendre à la déchetterie, ils brûlaient les végétaux chez eux." Conséquence : les secours ont dû faire face à une hausse d'incendies de haies, laissées sans surveillance, qui se propageaient à cause du vent. Après une campagne de prévention, "les choses sont rentrées dans l'ordre". L'ensemble du SDIS espère maintenant que le public saura à nouveau appliquer les consignes.
 
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