Coronavirus : un couvre-feu décrété par le maire de Charleville-Mézières de 22 heures à 6 heures

Ce samedi 21 mars, face au non-respect du confinement, le maire de Charleville-Mézières a choisi de mettre en place un couvre-feu, pour que les règles de confinement soit davantage respectées. L'arrêté prend effet ce samedi 21 mars à partir de 22 heures.

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Frapper fort pour marquer les esprits. Car le confinement n'est pas assez respecté. Boris Ravignon, le maire de Charleville-Mézières (Ardennes) a pris un arrêté ce samedi 21 mars pour instaurer un couvre-feu dans sa ville. Car il est en colère. "Des règles de confinement ont été édictées par l’Etat depuis mardi 17 mars à midi, afin de limiter la propagation du virus Covid-19 dans notre pays et protéger la santé de nos concitoyens. L’expérience de ces derniers jours conduit hélas à constater la persistance de cas de non-respect des règles collectives de confinement, dans tous les quartiers de notre ville".

Joint par téléphone, il nous explique que la police nationale a en effet dressé à Charleville plus d’une centaine de PV en quelques jours, la police municipale n’était pas habilitée à le faire, mais elle aurait pu en faire autant. "On voit aussi sur les réseaux sociaux, des exemples de gens qui sont dehors, qui stationnent, qui discutent ou qui s’enivrent, dans certains quartiers de la ville. On continue à avoir ce genre de choses.


"C'est le seul moyen de bloquer cette épidémie"

Dans un message officiel, posté sur Facebook, il indique que "dans ce contexte, afin de protéger la santé de tous les Carolomacériens et en accord avec le préfet des Ardennes, j’ai décidé d’adopter un arrêté municipal instaurant un couvre-feu entre 22 heures et 6 heure, à compter de ce samedi 21 mars. Il sera alors formellement interdit à toute personne de se trouver sur la voie publique, et ce sur l’ensemble du territoire communal".
 

Ne sont pas concernés :
  •  Les services de police et de secours
  •  Les professionnels de santé et d’aide à la personne
  • Toute personne se déplaçant pour un motif professionnel ou médical (avec justificatif)
 

Bloquer l'épidémie

"J'ai décidé cette mesure forte pour refaire passer le message, elle se superpose aux interdictions qui existent déjà. On a aujourd’hui le besoin de recommuniquer sur la gravité de la situation. J'ai appelé le préfet, il nous a dit : c’est cohérent avec la volonté de l’Etat. Il faut vraiment qu’on arrive à ce que les gens prennent la mesure de la situation, restreindre les contacts. C'est le seul moyen de bloquer cette épidémie"
 
Le couvre-feu effet prend dès ce samedi 21 mars à Charleville-Mézières. "On a vérifié avec la préfecture le contrôle de légalité de cette mesure. Si les gens ne la respectent pas, la police verbalisera les personnes. On duplique le dispositif en vigueur. On peut, au niveau local, être plus sévère que les dispositions qui existent au niveau national. Reste juste à fixer la classe de contravention qui sera prise". Le montant de l'amende est actuellement de 38 euros. Trop faible pour le maire. "C'est une contravention de première classe, car on est enfermé dans cette catégorie juridique, sur le plan municipal. Mais on travaille avec le préfet des Ardennes pour augmenter ce montant, et ateindre 135 euros. Une contravention de classe 4". 

L'élu local de 44 ans, qui a fréquenté de près les cabinets ministériels, notamment à l'Intérieur, souhaite aussi interpeller l'Etat, à un autre niveau. "Je me bat pour que les policiers municipaux puissent verbaliser. Un amendement de la loi urgence sanitaire est en cours. Et je me demande pourquoi l’Etat ne déploie pas les CRS et les gendarmes mobiles avec le dispositif Sentinelle. On besoin que le maximum de forces de l’ordre fassent respecter ce confinement"

 
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