La ville de Charleville-Mézières (Ardennes) a mis en place des séances de sport sur ordonnance médicale, dans le cadre du traitement d'affections de longue durée. Plusieurs dizaines de patients en bénéficient dans trois salles de sport de la ville.
Avoir une ordonnance de son médecin pour faire du sport, le dispositif est encore méconnu, mais il existe en France depuis plusieurs années.
La pratique d'une activité physique permet par exemple de retrouver de la motivation, ou de compléter un programme de rééducation. "Le professeur m'a dit que j'allais récupérer un meilleur confort de vie. Le fait que je fasse du vélo et une activité physique tout le temps était bon pour mon muscle cardiaque", détaille ainsi Lysiane, rencontrée lors d'une session de sport, ce 20 mars 2024, à Charleville-Mézières (Ardennes).
Les premières expérimentations ont notamment eu lieu des années plus tôt à Strasbourg, dans le Bas-Rhin. "Pour certaines pathologies, il est même plus efficace qu'un médicament", assurait en 2022 Alexandre Feltz, médecin et élu strasbourgeois à l'origine du dispositif dans la ville.
À Charleville-Mézières, un éducateur spécialisé accompagne les bénéficiaires, avec pour objectif de reprendre goût au sport. "Je suis un peu le tuteur, la garantie des bienfaits de l'activité sportive en tenant compte des spécificités de chacune de ces personnes. Je suis là pour leur garantir quelque part une intégrité physique et morale tout au long de l'activité", précise Nordine Menacer, éducateur sportif spécialisé en éducation physique adaptée.
"Tout type de profil"
Trois salles de sport de la ville de Charleville-Mézières sont régulièrement utilisées pour des sessions de sport-santé. Le dispositif a été rendu possible grâce au label Prescri’Mouv, décerné à la commune depuis trois ans.
"Ça peut les aider à remettre le pied à l'étrier, avoir une activité physique, à perdre du poids. Ensuite, ils sont redirigés vers d'autres associations, détaille Virginie Aït-Madi, adjointe au maire de Charleville en charge des Sports et de la Vie associative. Il y a tout type de profil, des jeunes, des moins jeunes, des gens qui ont des soucis de santé et d'autres qui n'en ont pas et qui ont justement besoin de reprendre une activité physique."
Le dispositif doit encore parfaire sa notoriété. Car peu de médecins prescrivent du sport sur ordonnance. Actuellement, une quarantaine de personnes profitent de ce dispositif dans les trois salles de sport dédiées de Charleville-Mézières.
Le dispositif s'adresse aux personnes atteintes par une affection de longue durée, un trouble musculo-squelettique, un trouble persistant suite au Covid ou aux personnes en situation d'obésité. Prescri'Mouv explique sur son site que "80 % [des personnes accompagnées] déclarent avoir atteint leurs objectifs et 68% ont réussi à pérenniser leur pratique" sportive.