Depuis le mardi 19 décembre, un jeune (et gros) cochon cherche une famille. La Ligue dans l'intérêt de la société et de l'animal (Lisa) des Ardennes l'a recueilli.
Selle de cheval, cheval de course, course à pied, pied de cochon... cochon de ferme. C'est l'un des éléments de la comptine du marabout, mais c'est aussi un animal bien réel, en chair et en os (surtout en chair).
La Ligue dans l'intérêt de la société et de l'animal (Lisa) a partagé une annonce pour l'adopter le mardi 19 décembre 2023. C'est sûr que ce serait une belle histoire de Noël s'il trouvait une famille (il y en a aussi d'autres très heureuses avec des chats retrouvés).
Il s'agit toutefois d'un animal - apprivoisé - qu'on n'imagine pas forcément courant. Sabrina, la présidente de la Lisa, raconte à France 3 Champagne-Ardenne que "Dudul a deux ans. Il a été élevé comme il faut, il était petit, mais il a beaucoup grossi. Le couple qui s'en occupait n'a plus trop le temps de s'occuper."
Un animal domestique comme un autre
Il est précisé qu'il ne s'agit pas d'un cas (hélas classique) où l'on croit adopter un cochon nain (jusqu'à 40 kilos, mais plutôt rare) ou vietnamien (jusqu'à 80 kilos, plus commun), de petite taille (enfin c'est relatif), qui s'avère en fait être un cochon classique pouvant peser jusqu'à 300 kilos. Ici, le couple savait que c'était le cas. "Il n'y a pas eu de quiproquo." (voir l'annonce sur la publication ci-dessous)
"Maintenant, on lui cherche une famille. Il est apprivoisé. Et il dépasse les 100 kilos." Il faut donc un peu de place, on ne vous le cache pas. "C'est imposant. Mais il ne faut pas croire : ça peut être super propre. J'ai connu un monsieur qui en avait un, il avait son panier et demandait à sortir pour faire ses besoins, il se lavait..."
Et c'est très affectueux, voire très joueur. Apprivoisé, il peut même tenir compagnie à un enfant (s'il ne fait pas n'importe quoi). Hors de question donc de le laisser finir chez un éleveur (ou un particulier) qui voudra en faire du jambon : et si vous vouliez plaisanter là-dessus, ce n'est guère drôle (pas du tout en fait). "On va faire un contrat d'adoption, on triera les familles. Ce doit être quelqu'un qui s'y connaît, qui va bien s'en occuper. Hors de question de le garder dans un enclos de 2 m², de toute façon, on va visiter avant pour être sûr."
"L'idéal serait de trouver des gens avec un grand terrain, pour que le cochon puisse sortir, s'occuper un peu. Les cochons comme ça aiment jouer, courir. Même si les gens ne les voient pas ainsi. Des cochons qui s'amusent en liberté, il y en a des vidéos entières." Comme celle-là (voir ci-dessous).
Le cochon court, se baigne, "Si quelqu'un veut le faire rentrer, c'est bien." C'est tout à fait possible, il faut juste prévoir de l'espace pour qu'il puisse se mouvoir (à éviter dans un studio étudiant donc). Mais il n'aura pas vocation à y passer l'entièreté de ses journées : il faut qu'il puisse sortir. "Si on n'en veut pas dans sa maison, on lui prévoit un bel abri en dur, correct, paillé tous les jours, dont il pourra entrer et sortir."
Si ça vous intéresse, sachez qu'un cochon, "c'est omnivore. Ça mange d'un peu de tout. On peut lui donner des granulés pour cochon, des fruits et légumes. Il peut gratter la terre pour aller y chercher des bonnes choses à manger." À éviter si vous avez un jardin zen à la japonaise, donc.
"Il mange aussi de l'herbe." Comme pour les poules, on peut lui donner certains restes. "Mais il faut éviter quelques choses comme les os. Un cochon ne mange pas vraiment tout. Par exemple, les oignons sont toxiques pour eux." Pour un cochon nain, l'association Groingroin prévoit un budget mensuel de 24 euros si on s'en occupe bien. Prévoir le double pour Dudul, cochon aux proportions plus classiques.
Pas de cochon ? Il y a plein d'autres animaux à adopter
Si le cochon n'est pas pour vous, mais que vous souhaitez offrir un foyer à un animal abandonné, la Lisa et ses (très) nombreux pensionnaires vous tendent les bras. "On est à plus de dix abandons par jour, c'est un peu la catastrophe On a plein de molosses." Lesquels, pas forcément "très sociaux", sont rééduqués pour être confiés à des maîtres ou des familles. Il n'y a pas de mauvais chiens, juste de mauvaises personnes qui s'en sont (mal) occupé...
"On ne donne que des bons chiens. J'ai une famille qui avait adopté un molosse il y a quinze ans. Le molosse est mort de vieillesse. Et la famille est revenue en prendre un autre."
Entre les chiens (pas forcément des molosses), les chats, leurs petits, il y a le choix (à retrouver sur leur page Facebook). "On vient même de recevoir des furets." Mais ça, ce sera peut-être pour un autre article... À défaut de pouvoir faire adopter ces animaux, la Lisa cherche aussi à les placer en famille d'accueil (une solution provisoire pour laquelle vous pouvez opter).
Un rappel élémentaire pour la fin : n'achetez pas un animal pour Noël. C'est un engagement sérieux, parfois long d'une décennie, et non pas une babiole qu'on peut remiser quand on s'en lasse. Et s'il s'agit d'une démarche sérieuse, privilégiez donc l'adoption. À tout hasard chez la Lisa, par exemple.