Guerre en Ukraine : collecte de produits de première nécessité dans les Ardennes, ils partiront par camion le 4 mars

Jusqu'à son départ pour l'Ukraine dans la matinée du vendredi 4 mars 2022, un camion va être chargé de produits de première nécessité aux ateliers municipaux de Warcq (Ardennes). Une initiative d'un couple franco-ukrainien local.

Partout dans la région, la solidarité avec l'Ukraine s'organise. Les Ardennes ne sont pas en reste : le département pourrait constituer un refuge pour certaines Ukrainiennes et certains Ukrainiens ayant dû fuir leur pays.

Une nouvelle initiative vient d'ailleurs de naître dans le département, émanant d'un couple franco-ukrainien vivant à Warcq (Ardennes). Destiné à atteindre la frontière ukrainienne, il s'agit de charger un camion de vivres non-périssables, de médicaments, de couvertures, etc. 

Aider matériellement le peuple ukrainien

Le camion doit partir pour l'Ukraine dans la matinée du vendredi 4 mars 2022. Après rendez-vous pris avec la mairie au 03.24.56.01.62, il est possible de déposer au lieu de collecte. Il s'agit des ateliers municipaux, établis au 2 promenade des Remparts (voir sur la carte ci-dessous). 


La Croix-Rouge et le Rotary Club contribuent à l'effort. Tout comme les enseignes de grande distribution Aldi et Lidl, qui sont des lieux de passage très fréquentés. Le troisième régiment du génie (3e RG) implanté dans la métropole voisine de Charleville-Mézières (Ardennes), pourrait même fournir des casques.

C'est Svetlana Gazaev, Ukrainienne de naissance et fière Warcquine (elle y vend des fleurs) à qui on doit l'initiative. Cette dernière s'était déjà illustrée avec son association lorsque la guerre dans le Donbass a éclaté en 2014. Elle s'est confiée à France 3 Champagne-Ardenne. "J'ai un proche, mon filleul, qui est resté à Lviv [ouest de l'Ukraine ndlr]." Comme l'actuel président ukrainien, il s'appelle Volodymyr, et a choisi de rester dans son pays malgré les risques. Avec femme et enfant (elle a 7 ans).

Mon filleul a refusé de partir en disant : si on part, qui va empêcher les Russes ?

Svetlana Gazaev

"Il va bien, c'était un informaticien, mais là, il construit des barrages autour de la ville. Il m'a dit qu'il n'allait pas laisser les Russes venir. Trois semaines avant que la guerre éclate, je lui ai demandé de nous rejoindre. Il a refusé en disant : si on part, qui va empêcher les Russes ?" Elle salue son courage et dit ne pas avoir peur pour la suite. "Mon cœur bat avec eux. Ça va bien se passer. Et je dis un grand merci à tout le peuple français qui choisit d'aider l'Ukraine."

C'est la raison de cette collecte : aider matériellement le peuple ukrainien. Des gens comme Volodymyr, il y en a des milliers qui ont décidé de rester et de se battre contre l'assaillant Poutine. La matinée du vendredi 4 mars, Svetlana Gazaev grimpera dans le camion avec son mari et son fils. Commencera alors pour cette famille engagée un voyage de 1.700 kilomètres, en 18 heures, pour rallier la frontière polono-ukrainienne et livrer les précieux produits de première nécessité.

La mairie en renfort

"Cette habitante ukrainienne a sollicité la mairie", explique l'adjoint Jean-Luc Flahaut. Pour voir si on pouvait faire quelque chose, si on pouvait aider à remplir leur camion. On a relayé l'appel sur tous nos réseaux sociaux [voir la publication Facebook ci-dessous ndlr]."


Preuve du succès de cette démarche, la mairie a reçu de nombreuses demandes de rendez-vous lors de ce mercredi 2 mars. Une permanence sera même organisée le jeudi 3 mars pour rendre la collecte plus aisée. 

"On stocke tout ça aux ateliers municipaux de Warcq, et ils y chargeront leur camion. Apparemment, il y aura un corridor humanitaire pour amener cette aide en Ukraine. C'est important pour nous de s'engager ainsi, car on serait bien content que des gens des autres pays nous aident si c'était la guerre
[ses parents ont eux-mêmes connu la guerre de 39-45 ndlr]. C'est le ressenti de nos administrés."  

"Même dans les pires épreuves, dans les moments les plus difficiles que traverse l'Humanité, il y a toujours quelque part un bien caché", a dit l'auteur Roland Poupon. Une citation particulièrement d'actualité aujourd'hui.

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