Guerre en Ukraine : la solidarité s'organise pour l'acheminement de médicaments et l'accueil de réfugiés

Une aide humanitaire à destination des civils ukrainiens est mise en place en Haute-Marne. Des points de collecte dans plusieurs villes du département doivent permettre de rassembler des médicaments d'ici au samedi 5 mars.

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A Bologne, en Haute-Marne, Michel Dampeyroux et son épouse Sophie s'apprêtent à recevoir trois femmes et quatre enfants, venant d'Ukraine. Ces deux Haut-Marnais appartenaient à l'association Tchernobyl 52, avec laquelle depuis la catastrophe nucléaire du 26 avril 1986, ils accueillaient des enfants pendant les vacances d'été. Avec la Covid, les échanges n'étaient plus possibles. C'est pour cela que l'association a été dissoute. "Là-bas, les gens ne sont pas vaccinés, le vaccin c'est le russe, le "Spoutnik", dit Michel Dampeyroux.


Les contacts ont toutefois été maintenus. "On a eu notre "gamin" (reçu pendant 6-7 ans en vacances à Bologne), en visio par Messenger", explique Michel Dampeyroux. "Andrii aura 17 ans, le 16 juin prochain. Il s'était réfugié chez sa grand-mère, à Chopovitchi, à environ 140 kilomètres de Kiev. Hier, sa mère nous a envoyé un message nous demandant si on pouvait les accueillir. On a bien sûr dit oui, tout de suite".

J'espère qu'on n'entendra plus jamais parler de Poutine !

Olha Pradelle, Franco-Ukrainienne

"Ils devaient partir à deux voitures jusqu'à la frontière, si tout va bien". Ce qu'indique Michel Dampeyroux, c'est qu'ensuite, une seule voiture passera. Le Haut-Marnais ne cache pas son inquiétude. "Il y a environ 30 heures de route. On l'a fait. C'est 2.100 kilomètres, en passant par la Pologne."

Envoi de médicaments

Il y a ceux qui vont tenter de passer la frontière et ceux qui, sur place, ont besoin de médicaments. C'est pour cela qu'une collecte est mise en place. Sur les réseaux sociaux, Sophie Dampeyroux a lancé un appel pour que soient rassemblés des bandages, du Doliprane, des lampes frontales et des trousses de pharmacie de premier secours, des garots. "Surtout du Doliprane", précise Michel Dampeyroux. Depuis que le message a commencé à circuler, les dons arrivent.

Tous les matins, on reçoit des messages par Facebook, pour dire qu'ils sont vivants.

Olha Pradelle, Franco-Ukrainienne

Au centre des Restos du cœur de Chaumont, par exemple, Marie Coiffier  témoigne. "Il faut se mettre à leur place, se demander et si c'était chez nous ? Cela fait peur ces menaces". Marie-Thérèse Hurni, à Bologne, la boutique "Show-Room" à Chaumont, ou encore le Traiteur Bouquin, à Jonchery servent, notamment, de points de collecte. Michel Dampeyroux espère que cet appel sera relayé partout.

"On ne prend pas de vêtements, pour l'instant, mais des antidouleurs, des produits pharmaceutiques comme des bandes, de la gaze, du sparadrap et des produits d'hygiène, précise Sophie Dampeyroux. On connaît le chauffeur. On a entièrement confiance. Tous les Noël, il emporte des colis vers l'Ukraine."

Des colis vers la ligne de front

Olha Pradelle est franco-ukrainienne. Elle est aujourd'hui agricultrice à Bussières-lès-Belmont, dans le sud du département. C'est par amour qu'elle s'est installée en France. Elle y a épousé un Haut-Marnais. Le quotidien de l'exploitation, ce sont les vaches allaitantes et la culture de céréales. Mais avant de rejoindre la France, Olha Pradelle était pharmacienne, en Ukraine.

"Tous les matins, on reçoit des messages par Facebook, pour dire qu'ils sont vivants", raconte-t-elle. Elle a encore de la famille et des amis sur place. "A Kiev, dans la journée, les gens vont au travail. La nuit, ils sont dans les caves ou le métro. Ma filleule travaille dans une usine de médicaments, pour que la production d'antibiotiques continue. Les pharmacies sont ouvertes, mais il n'y a plus de médicament".

Avec les bombardements, certaines villes sont presque anéanties. Il y a urgence. C'est pour cela qu'Olha Pradelle a contacté ceux qui au sein de l'association "Tchernobyl 52" se sont depuis des années mobilisés pour son pays. La collecte de médicaments est donc en cours. Il faut que pour samedi soir ou dimanche matin prochain, elle puisse préparer des colis.

Trajet du bus attendu

Les informations arrivent peu à peu. Le bus de la compagnie "Magellan Bus" basée en Ukraine et qui assure des liaisons routières est parti. Il est sorti d'Ukraine jeudi dernier. "On attend leur trajet, explique Olha Pradelle pour savoir où aller remettre les colis au chauffeur. Ensuite, il prendra la direction de la ligne de front, le plus loin possible." 

L'agricultrice va donner de l'argent pour participer aux frais de gasoil. "Là-bas, les gens donnent leur vie. On peut bien donner de l'argent. Les civils qui se battent n'avaient peut-être jamais tenu d'arme dans leurs mains. Ils se battent pour défendre les valeurs de liberté, égalité, fraternité, des valeurs françaises.

J'adore la France. J'espère qu'on n'entendra plus jamais parler de Poutine ! Il faut des médicaments pour des blessés de guerre". Il y a en effet la  guerre aujourd'hui, en Europe.      

La solidarité un peu partout

Un peu partout en Champagne-Ardenne, la solidarité s'organise. Dans le secteur de Carignan, dans les Ardennes, Daniel Dozières, (06 77 75 22 66) attend des dons pour l'arrivée de huit enfants, quatre filles et quatre garçons de un à 13 ans. Il faut de la nourriture, des lits, des vêtements. 

A Charleville-Mézières, dès ce mercredi 2 mars, une plate-forme téléphonique (03 24 32 45 23) sera mise en place pour ceux qui souhaiteraient apporter leur aide.

Dans la Marne, les services de l'Etat vont également organiser l'accueil des Ukrainiens. Pour ce faire, une réunion de concertation, présidée par le Préfet du département, Pierre N'Gahane aura lieu le jeudi 3 mars, à la préfecture de Châlons-en-Champagne, pour mettre en place le dispositif de recueil des initiatives. Elus, collectivités et le réseau associatif y sont conviés. La France entend de cette manière exprimer sa solidarité avec le peuple ukrainien.

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