L’an dernier, alors en pleine crise de l’énergie, l’Etat incitait les communes à réduire leurs factures énergétiques. Consigne appliquée à la lettre dans la ville de Foisches (Ardennes). Un an plus tard, les économies sont là et la mairie a décidé de rendre de l’argent à ses administrés.
« Le plus facile, c’était de couper l’éclairage public » lance, débonnaire, Fabrice Jouniaux, premier adjoint à la mairie de Foisches. Ce village ardennais, comme toutes les villes françaises, voyait sa facture d’électricité s’envoler à l’automne dernier. Alors, il a fallu économiser, réduire les dépenses énergétiques. En Conseil municipal, la décision est prise de couper l’éclairage du village entre minuit et 5h du matin. Une mesure test sur un an.
4 000 euros d’économies d’énergie
Douze mois plus tard, les premiers résultats sont là. « On a économisé 42% sur les dépenses d’énergie, soit 30% de notre facture énergétique » se félicite l’élu. Une diminution drastique pour ce village de 250 habitants. Finalement, ce sont près de 4000 euros qui ont été épargnés par la collectivité. Des économies fièrement placardées sur les portes de l’hôtel de ville. Une lettre, signée du sceau du maire Richard Debowski, détaille : « En octobre 2022, je vous informais que le Conseil municipal avait décidé de réduire l’amplitude horaire de l’éclairage public (…) il en ressort que, malgré les hausses du coût de l’énergie, nous avons pu réduire notre facture de 4000 euros. »
50 euros rendus aux habitants
Une agréable surprise partagée avec les habitants. Chacun d’entre eux recevra, sous la forme d’un chèque, cinquante euros « d’aide au pouvoir d'achat ».
« Les habitants pourront l’utiliser à leur guise, pour les loisirs ou pour l’énergie, par exemple » précise Stéphanie Yol, la vice-présidente de la CCAS qui émettra ces chèques.
Un coup de pouce bienvenu pour Mathieu : « En plus, il n’y avait pas d’intérêt à laisser la lumière la nuit » plaide-t-il. Plus loin, dans les rues du village, Jean-Michel s’étonne : « Ça m’a surpris de voir qu’on avait fait une belle économie. Mais, ce qui m’a, surtout, touché, c’est de voir que, tout de suite, il y a eu une volonté de répartition. C’est un beau geste ! » Il l’assure, l’obscurité totale, la nuit, « ne le dérange pas », lui qui pense être celui du village rentrant le plus tard.
Fabrice Jouniaux n’ira pas les contredire. Il s’avance même, sourire aux lèvres : « Apparemment, ça convient à tous ! » Le prolongement de la mesure a été soumis à la population via une consultation.
Les chèques, eux, seront versés en novembre. Au moment même où la demande énergétique risque de repartir à la hausse.
(Avec Mathis Lescanne)