Du 28 août au 8 septembre 2024 se dérouleront à Paris les XVIIes Jeux Paralympiques d’été. L’occasion pour le piroguier Eddie Potdevin d’accéder au podium. Cela couronnerait des années d’entraînement. A 44 ans, une médaille récompenserait son incessant engagement.
"Depuis que je suis petit, j’ai toujours su qu’un jour je ferai quelque chose de grand ", ainsi s’exprimait Eddie Potdevin avant les Jeux Paralympiques de Tokyo en 2021. Le sportif ardennais s’est intensément entraîné et a terminé à la 6ème place. Cette fois il vise une médaille. Il va se battre à domicile puisque les épreuves vont se dérouler sur un plan d’eau qu’il connaît bien : celui de Vaires-sur-Marne, en Seine-et-Marne.
Le sportif a le mental pour réaliser son rêve. Il a toujours aimé la compétition. Il pratiquait le moto-cross quand après une chute en préparant l’Enduro du Touquet, il a été amputé de la jambe gauche.
Il aurait pu renoncer, mais c’était sans compter sur sa passion pour le sport et son opiniâtreté. En moto-cross, il aimait bricoler son engin, en pirogue, il retrouve le plaisir des ajustements du matériel avant l’entraînement ou les épreuves.
Depuis que je suis petit, j’ai toujours su qu’un jour je ferai quelque chose de grand.
Eddie Potdevin, piroguier.
La sélection en ligne de mire
Sur l’eau la performance des athlètes ne dure que quelques secondes, mais pour parvenir à réaliser un bon chronomètre, il faut des heures d’entraînement intenses. La motivation, l’Ardennais licencié au CMCK n’en manque pas.
"À la maison je fais de la musculation quatre fois par semaine. S’y ajoutent quatre à six séances sur bateau. Cela représente environ 25 heures d’entraînement chaque semaine."
Les Jeux, Eddie Potdevin en rêve, mais il sait qu’avant d’affronter les meilleurs mondiaux en septembre prochain, il faudra passer l’épreuve de la sélection. Tout se jouera à l’Open de France en avril, sur le bassin de Vaires-sur-Marne où auront lieu également les épreuves des Jeux Paralympiques.
Deux courses de 200 mètres permettront de désigner le meilleur des Français. Eddie Potdevin veut y croire mais il sait qu’un vent contraire peut tout remettre en question.
Celui qui détient le plus gros palmarès de la pirogue française (7 médailles internationales et 9 aux championnats de France) sait qu’aux jeux, la concurrence viendra d’Australie, d’Angleterre et d’Ukraine. "Ce sont des anciens commandos, des blessés de guerre. Ils ont la chance de bénéficier de soutiens pour s’entraîner", constate amèrement Eddie Potdevin.
Faire briller Charleville-Mézières
Après son accident qui lui a coûté une jambe, Eddie Potdevin s’est reconstruit physiquement et mentalement par le sport, le kayak d’abord puis la pirogue. Il y consacre 100% de son temps. Ardenne Métropole et Team Grand Est, ainsi que le groupe Jacquemard, Foncia ou encore Axa et les collectivités locales apportent leur soutien au piroguier ardennais.
Pour autant celui qui va bientôt s’entraîner au Lac des Vieilles Forges dit faire tout, tout seul. Il aurait souhaité aller effectuer une préparation dans les eaux chaudes des Antilles. "Il faudrait y aller deux ou trois fois, mais pour cela j’ai besoin de trouver le financement." Ce ne sera pas possible en décembre. L’Ardennais espère y partir en janvier/février.
S’il rapporte une médaille des Jeux, elle sera pour son épouse Camélia et ses deux enfants Oscar et Arsène. Mais l’ambition du piroguier est aussi de faire briller la ville de Charleville-Mézières où il est licencié.
D’abord, il faut être sélectionné, puis c’est le 5 et le 6 septembre que se jouera peut-être un podium. Eddie Potdevin met tout en œuvre pour y parvenir.