L’auteur présumé des faits devait être confronté à un des témoins principaux. A cette occasion, des soutiens des proches de Mahamadou Cissé, tué par balle le 9 décembre 2022 à Charleville-Mézières (Ardennes), se sont rassemblés devant le palais de justice.
Elles sont une cinquantaine de personnes à avoir fait le déplacement en bus des Ardennes et de la région parisienne. Dans leurs mains, une banderole en noir et blanc : « Mr le Procureur, on ne tue pas “par exaspération” ». Ces mots avaient été employés par Matthieu Bourrette, procureur de la République de Reims (Marne), pour qualifier les faits.
Depuis, les proches de Mahamadou Cissé ne cessent de se mobiliser. Assetou Cissé, la sœur de la victime, a appelé à un nouveau rassemblement, ce mercredi 14 juin. Une date pas choisie au hasard. Le tireur présumé, un octogénaire, devait rencontrer un des témoins de la scène. « On est là pour soutenir ce témoin et rappeler que l’exaspération ne sera jamais un mobile de crime. » Finalement, la confrontation n'a pas pu avoir lieu. Le vieil homme, en détention provisoire, ne s'est pas présenté.
Malgré cette absence, elle souhaitait envoyer, avec l'ensemble de ces soutiens, un message fort à la justice. « Nous souhaitons que le dossier soit vraiment traité avec impartialité. La vie de mon frère comptait. » Pour elle, la préméditation du geste ne fait aucun doute, l’homme ayant une arme chargée à son domicile. Elle demande que les faits soient requalifiés en assassinat.
La victime a reçu deux balles dans le torse
Aux alentours de 20 h 30, le 9 décembre 2022, Mahamadou Cissé se rend dans son ancien quartier de la Ronde Couture à Charleville-Mézières (Ardennes) où il retrouve trois copains. Agacé, le voisin du rez-de-chaussée, un ancien militaire, demande aux jeunes de partir et revient armer d’un fusil. Il ouvre le feu devant chez lui touchant Mahamadou au thorax.
Hocine A., 82 ans au moment des faits, se plaignait d’un groupe depuis plusieurs années. Mis en examen pour meurtre, détention d’une arme non autorisée et violences sur personnes dépositaires de l’autorité publique. Contacté par téléphone, le procureur de la République ne souhaite pas s’exprimer, l’instruction étant en cours.