"On ne se chauffe pas avec son four" : intoxication au monoxyde de carbone, les conseils d'un dépanneur pour l'éviter

L'hiver est de retour. Les intoxications au monoxyde de carbone également. Voici quelques pistes pour s'en prémunir, selon un spécialiste.

Les rigueurs de l'hiver sont de retour. Tel est aussi le cas des intoxications au monoxyde de carbone (Co), puisque l'on a plus tendance à rester au chaud chez soi.

Mais vouloir garder la chaleur ne doit pas inciter à l'imprudence. Certains actes sont susceptibles de vous exposer à un risque accru d'intoxication.

Pour le prévenir, France 3 Champagne-Ardenne s'est rapprochée de Quentin Mégret, dépanneur à Charleville-Mézières (Ardennes). En 2022, il avait déjà livré une trentaine de conseils pour réduire ses factures d'énergie... 

Quatre conseils essentiels

Ne pas obstruer les aérations

"Beaucoup de personnes bouchent leurs aérations en hiver, avec des chiffons ou une petite plaque, car ça fait une rentrée d'air froid. En essayant d'économiser l'énergie, on se prive ainsi d'un courant d'air qui permet d'aérer la maison lorsqu'il y a combustion. C'est très important de renouveler l'air. Et ça permet aussi d'éviter les moisissures, au passage..."

Vérifier sa chaudière chaque année

"Il faut bien faire son entretien annuel chaque année. Cela permet de constater s'il y a des fuites de monoxyde, s'il y a des pièces en mauvais état pouvant faciliter ces fuites... Il faut compter un peu plus d'une centaine d'euros pour cette intervention. En plus de diminuer les risques pour vous, cela permet aussi d'économiser un peu de gaz : on a une meilleure production de chaleur sur une chaudière entretenue; il y a moins de déperdition due aux résidus et aux poussières. Entretenir permet donc de réduire la facture."

Attention avec les chauffages d'appoint

"Pour moins dépenser, certaines personnes vont utiliser des chauffages d'appoint, type poêle à pétrole. Mais il y a de la combustion, avec ces modèles. Les nouveaux ont un temps recommandé d'utilisation qu'il faut respecter, pareil pour la surface indiquée. Des gens l'utilisent dans des endroits trop petits afin de chauffer plus fort et plus vite, et c'est dangereux. Concernant les modèles plus anciens, il peut y avoir beaucoup plus de risques : les nouveaux ont une sonde qui permet une mise en sécurité si un seuil de monoxyde est détecté et qu'il ne redescend pas. Ce n'est forcément le cas pour les vieux modèles."  

Un four n'est pas un chauffage

"J'ai aussi l'histoire d'un monsieur chez qui les pompiers sont venus car il laissait son four ouvert pour se chauffer pendant plusieurs heures. Il avait calfeutré toutes les aérations pour avoir plus chaud, et il s'est plaint d'avoir mal à la tête. C'est prévu pour fonctionner fermé... et on ne se chauffe pas avec son four...."

Que faire en cas de suspicion de fuite ?

La préfecture recommande d'aérer au moins dix minutes chez soi, chaque jour. Ce qui va dans le sens des conseils fournis par le service départemental d'incendie et de secours (Sdis) des Ardennes (voir publication Facebook ci-dessous).

Vous pouvez aussi investir dans un petit détecteur de monoxyde de carbone, pas bien cher (surtout que vous avez déjà probablement un détecteur de fumée chez vous). À défaut de suivre toutes ces recommandations, le risque d'intoxication n'est pas à écarter. Et cela arrive bien plus fréquemment qu'on peut le croire.

Pas plus tard que le mardi 02 décembre 2023, L'Ardennais a titré sur l'hospitalisation d'un monsieur après une émission de monoxyde de carbone. Il existe des signes avant-coureurs si du CO a commencé à se répandre chez vous.

"Il y a des maux de têtes, une sensation de fatigue accrue. On ne sent pas bien, des nausées peuvent venir après : là,  ça devient urgent. Au moindre symptôme : on coupe la chaudière, on ouvre les fenêtres, et on appelle les pompiers." Qui procéderont à une évacuation si nécessaire. 

Un métier qui a du sens

France 3 Champagne-Ardenne avait suivi le lancement de l'activité professionnelle de Quentin Mégret, qui se reconvertissait dans le dépannage. Selon un prisme plus écolo', et inclusif des publics handicapés (qui disposent de tarifs de réduction et d'interventions adaptées, voir aussi publication Facebook ci-dessous de Patrick Fostier, élu de l'agglomération qui a accompagné ce projet professionnel).

"Cela commence à bien prendre", se satisfait le dépanneur engagé, qui bénéficie de premiers retours très encourageants. Sa prochaine étape : trouver une méthode de recyclage pour les gants (type chirurgicaux) qu'il utilise sur le terrain. La seule qui existe pour le moment nécessite de livrer les gants usagés par palettes entières... Il n'en est pas (encore) là.

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