Jugée par la Cour d'Assises de Nanterre à partir du 28 novembre 2023 dans les affaires Estelle Mouzin, Joanna Parrish et Marie-Angèle Domèce, Monique Olivier a déjà été condamnée à la perpétuité en 2008 à Charleville-Mézières. France 3 Champagne-Ardenne retrace une partie de l'itinéraire meurtrier de la complice de Michel Fourniret
Janvier 1989, dans un train qui l’amène de Lille à Charleville Mézières, Jeanne Marie Desramault, 21 ans rencontre Michel Fourniret. Leur discussion porte sur la foi religieuse. Étudiante au lycée Sévigné, la jeune femme réside dans un couvent. À la descente du train en gare de Charleville, Monique Olivier attend son mari. Il lui présente Jeanne Marie Desramault. "Monique Olivier rentre aussitôt dans le jeu, et lui fait croire qu’effectivement elle a une conviction religieuse très forte" indique Francis Nachbar, ancien Procureur de la République de Charleville-Mézières.
Trois mois de mise en confiance
À plusieurs reprises le couple va prendre des nouvelles de Jeanne-Marie, la revoir, l’inviter au restaurant en cachant sa réelle identité. Trois mois plus tard, connaissant les habitudes de l'étudiante, Michel Fourniret et Monique Olivier l'invitent dans leur maison de Floing près de Sedan. Monique Olivier, trouve un prétexte, elle souhaite présenter leur bébé. «Elle sert à la fois de caution, puisque c’est une femme. Et de personne qui va convaincre Jeanne Marie qu’il n’y a pas de danger à venir les voir à Floing» indique Maître Didier Seban, avocat de la famille Desramault au procès de 2008.
Morte étouffée
Une fois dans la maison, Monique Olivier sert à la jeune femme un café dans lequel elle a versé des tranquillisants. Quelques minutes plus tard, Fourniret lui demande si elle est vierge. Jeanne-Marie lui répond par la négative. "Fourniret l’insulte de tous les noms, en lui disant si tu n’es plus vierge tu peux te donner à moi. La petite Jeanne Marie panique, essaie de se sauver" explique M.Nachbar. Pendant que Michel Fourniret est en train de l'étrangler, Monique Olivier baillone la jeune femme avec des bandes d'elastoplast posées en croix au niveau du nez et de la bouche. "Elle est morte d’étouffement et c’est Monique olivier qui a apposé ces bandes, c’est elle-même qui le reconnaît" ajoute l'ancien magistrat.
Il faudra attendre 2005, quinze ans après sa disparition pour que le corps de Jeanne-Marie soit retrouvé. Le tueur en série l'avait enterré au château du Sautou, l’antre macabre du couple Fourniret/Olivier.