Le mardi 28 novembre, Monique Olivier, l'ex-femme du tueur en série Michel Fourniret, se présentera seule devant la cour d'assises de Nanterre. Elle sera jugée pour complicité d'arrestation, enlèvement et séquestration de mineurs dans trois affaires. L'affaire Joanna Parrish (1990), Marie-Angèle Domèce (1988), et Estelle Mouzin (2003).
Sur les murs de son bureau de Charleville-Mézières (Ardennes), des articles de presse sont encadrés au mur. "L'avocat du diable", peut-on lire parmi les titres consacrés au procès qui se déroula au printemps 2008 devant la Cour d'assises des Ardennes. À l’époque, l'avocat Richard Delgenes avait 38 ans et défendait Monique Olivier dans six affaires. Elle fut condamnée à la prison à perpétuité. Depuis, Michel Fourniret est mort en emportant ses secrets.
Le premier procès du pôle "Cold case"
Cette fois, devant la Cour d'assises des Hauts-de-Seine, Monique Olivier sera seule dans le box des accusés. L'ex-femme de Michel Fourniret comparaîtra dans trois affaires de disparitions de jeunes filles.
Marie Angèle Domèce et Joanna Parrish en 1988 et 1990 dans le département de l'Yonne, alors âgées de 19 et 21 ans. La troisième affaire, la plus médiatique concerne Estelle Mouzin. Une fillette de 9 ans, disparue en janvier 2003 à Guermantes en Seine-et-Marne en rentrant de l'école. C'est sans doute sur ce dernier dossier que Monique Olivier est la plus attendue.
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À quelques jours du procès, la principale interrogation des familles de victimes est la suivante : Monique Olivier s'exprimera-t-elle ?
" Monique Olivier va parler, comme elle l'a fait dans les procès précédents, comme elle l'a fait devant la juge d'instruction(...).Elle répondra " indique son avocat Richard Delgenes. Ce dernier souhaite aussi couper court aux rumeurs sur l'état de santé de sa cliente. "Monique Olivier va bien. Elle se comporte comme une femme de 75 ans. Elle a des difficultés de santé normales, liées à son âge et à l'incarcération, mais elle se déplace. Elle a sa tête, elle parle, elle comprend, elle répond"
"Ce dossier dépasse le droit pénal"
L'avocat ardennais rappelle que Monique Olivier est jugée pour complicité des crimes de Fourniret. "Je souhaite que l'on fasse la différence entre qui elle est, et qui était Fourniret, qu'on ne fasse pas d'amalgame entre les deux. Si on vient la dépeindre comme Michel Fourniret ça va la bloquer. Elle n'a aucun intérêt à le faire " Avec cette fois, une particularité : Michel Fourniret est mort en 2021. Sa cliente sera donc seule dans le box des accusés.
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D'autres affaires en cours d'instructions
Selon l'avocat, si les affaires Domèce, Parrish et Mouzin peuvent être jugés à Nanterre, c'est en grande partie grâce aux aveux de sa cliente obtenus par la juge d'instruction Sabine Khéris.
Il rappelle aussi que le pôle spécial dédié aux affaires non élucidées continue de travailler. Ainsi, il existe d'autres dossiers où sa cliente pourrait être impliquée comme l'affaire Lydie Logé, disparue en 1993 dans l'Orne. "Il faut se mettre à la place de quelqu'un qui est condamné à la perpétuité et qui préférerait peut-être finir sa vie sans avoir à parler de tout ça. Je ne peux pas l'emmener sur un chemin de vérité ou d'aveu si derrière elle me dit que ça ne sert à rien tout ça, car derrière on a d'autres affaires, c'est une vision beaucoup plus globale(...).Il n'y a pas d'enjeu de peine, de toute façon elle va purger sa peine".
Le procès devant la Cour d'Assises de Nanterre pour les dossiers Domèce, Parrish et Mouzin devrait durer 3 semaines. Le verdict est attendu le vendredi 15 décembre.
