Des fouilles ont eu lieu ce début de semaine dans l'Yonne, du côté de Fleys, sans résultat. Une "ultime vérification", 34 ans après la disparition de Marie-Angèle Domèce.
"Je ne pense pas retrouver le corps de ma sœur, à moins que la co-auteure [Monique Olivier] veuille bien s'exprimer à ce sujet pendant le procès", confie Véronique Domèce ce mercredi 25 janvier. Sa sœur Marie-Angèle est l'une des nombreuses "disparues de l'Yonne", dont le tueur en série Michel Fourniret a avoué le meurtre en 2018, sans jamais donner l'emplacement du corps.
Une "ultime vérification"
Les fouilles, menées notamment à Fleys dans le Chablisien, "sont terminées et n'ont rien donné" mardi soir, a précisé à l'AFP le parquet de Nanterre. Ce parquet est en charge du pôle "cold cases" des affaires non élucidées, dont celle de Marie-Angèle Domèce, handicapée mentale de 19 ans, disparue le 8 juillet 1988 à la sortie de son foyer d'Auxerre.
Ces fouilles constituaient "une ultime vérification pour s'assurer que tout a été fait pour retrouver le corps de Marie-Angèle", a confié Didier Seban, l'avocat de la famille, à l'Yonne Républicaine.
Des recherches avaient déjà été menées dans l'Yonne sans résultat, notamment en 2018, quelques mois après les aveux de Michel Fourniret. En février 2018, "l'ogre des Ardennes" avait reconnu les meurtres de Marie-Angèle Domèce et de Joanna Parrish, enlevée et retrouvée morte dans la rivière Yonne en 1990.
Avant cela, rappelle l'AFP, il avait été mis en examen le 11 mars 2008 pour les enlèvements et les assassinats des deux jeunes femmes avant de bénéficier d'un non-lieu le 14 septembre 2011. Mais l'affaire avait été relancée en juin 2012 quand la cour d'appel de Paris avait annulé ce non-lieu et demandé aux juges de rouvrir l'instruction.
Monique Olivier pourrait être jugée aux assises
Michel Fourniret est mort en prison en mai 2021, condamné à la perpétuité incompressible pour les meurtres de sept jeunes femmes entre 1987 et 2001.
Mais sa compagne, Monique Olivier, toujours incarcérée, pourrait encore livrer des éléments. Mise en cause dans la disparition de Marie-Angèle Domèce, de Joanna Parrish et d'Estelle Mouzin, dont le corps n'a jamais été retrouvé, Monique Olivier pourrait prochainement être renvoyée devant les assises des Hauts-de-Seine pour ces crimes.
Les "disparues de l'Yonne" : la conspiration du silence
Les crimes de Michel Fourniret ne sont pas les seuls à avoir assombri le département de l'Yonne. Dans les années 70 et 80, Émile Louis, autre violeur et tueur en série, surnommé le "boucher de l'Yonne", commet au moins sept viols et assassinats.
France 3 Bourgogne a récemment consacré aux "disparues de l'Yonne" une série documentaire, "La conspiration du silence". Elle revisite les affaires de disparitions et de mœurs qui ont frappé le département de l’Yonne des années 70 jusqu’au début des années 90. Cette fresque tragique invite à replonger dans l’une des périodes les plus obscures de l’histoire judiciaire et criminelle française.
► Une série en huit épisodes de 35 minutes à revoir ici.