Jugée par la Cour d'Assises de Nanterre à partir du 28 novembre 2023 dans les affaires Estelle Mouzin, Joanna Parrish et Marie-Angèle Domèce, Monique Olivier a déjà été condamnée à la perpétuité en 2008 à Charleville-Mézières. France 3 Champagne-Ardenne retrace une partie de l'itinéraire meurtrier de la complice de Michel Fourniret
Le 27 mars 2008, Charleville-Mézières devient pendant 8 semaines la capitale judiciaire de l’Europe. Médias nationaux et internationaux se pressent dans la préfecture des Ardennes. "Du jour au lendemain, tout notre quartier de la citadelle autour du tribunal est devenu une forteresse", rappelle Daniel Samulzyck, journaliste pour France 3 dans le département.
Un procès hors-norme
À cette occasion, d’importants travaux ont été réalisés au tribunal : budget 1.9 millions d’euros. "Il y avait 3 salles d’audiences. Il y en a une principale, une deuxième au sein du palais de justice où est retransmis le procès et puis il y a un chapiteau là aussi où le grand public peut venir où est retransmis une nouvelle fois le procès, c’est une organisation de dingue", indique Laurent Vilain, qui a suivi les deux mois d'audience pour France 3 en 2008.
Monique Olivier est la première à se présenter dans le box. Michel Fourniret lui n’accepte pas d’être filmé par les caméras de la presse. En entrant dans le box il placarde une affiche sur laquelle est inscrit « Sans huis clos, bouche cousue ». Monique Olivier elle, a décidé de parler."On ne la reconnaît pas, elle arrive cheveux courts, blancs, bien coiffée(...)ce n'est plus la même", indique Gérard Chemla, avocat de la famille Leroy.
Pendant huit semaines, enquêteurs et experts se succèdent à la barre pour retracer chacun des crimes. "C’était une audience lourde, c’est ainsi que je la qualifierai, très pesante parfois même des silences de plombs" ajoute Francis Nachbar, Procureur de la République de Charleville-Mézières de 2003 à 2008.
Deux peines de perpétuité
Le 28 mai 2008, après un délibéré de 48h, le verdict tombe : perpétuité incompressible pour Fourniret et perpétuité assortie de 28 ans de sûreté pour Monique Olivier. "La Cour d’assises a voulu faire une différence entre celui qui avait tué, violé et celle qui avait permis qu’il tue qu’il viole, qu’elle n’avait pas fait elle-même. Donc elle a mis une différence dans la peine" explique Didier Seban, qui représentait la famille Desramault. Dix ans plus tard, Monique Olivier est condamnée à 20 ans de réclusion dans l’affaire Farida Hammiche. Aujourd’hui âgée de 75 ans, elle s’apprête à comparaître une nouvelle fois devant une Cour d’assises, mais cette fois sans Michel Fourniret à ses côtés.