Les deux réacteurs de la centrale nucléaire de Chooz, dans les Ardennes, sont actuellement à l'arrêt. Le redémarrage de l'un d'entre eux devait avoir lieu mi-novembre. Il est repoussé à la fin du mois de janvier.
Nouveau coup dur pour EDF. L'énergéticien français a annoncé le 3 novembre 2022 que quatre de ses réacteurs nucléaires vont devoir rester à l'arrêt plus longtemps que prévu. Parmi eux, on retrouve l'un des deux réacteurs de la centrale de Chooz, dans les Ardennes.
Le centre de production d'électricité, situé dans le nord du département, tout près de Givet et de la frontière avec la Belgique, compte deux réacteurs actuellement stoppés pour maintenance. Une unité devait reprendre la production le 13 novembre, mais sa réouverture a été décalée au 29 janvier. La seconde doit toujours reprendre son activité au 11 décembre.
Dans une note d'information (PDF), l'entreprise précise que "sur le réacteur de Chooz 1, la durée des opérations de réparation est prolongée du fait d’une extension du périmètre des travaux et de la réalisation de contrôles complémentaires".
La centrale nucléaire de Chooz est touchée comme plusieurs autres réacteurs français par des problèmes de corrosion sous contrainte. Des petites fissures ont été détectées ou sont soupçonnées au niveau de soudures de tuyauteries qui permettent de refroidir le cœur du réacteur en cas d'accident.
Trois autres sites ont vu leur date de remise en service décalée. Il s'agit des réacteurs 1 et 3 de Cattenom (Moselle) et du réacteur 2 de Penly (Seine-Maritime).
Production nucléaire au plus bas
Ces arrêts de production prolongés et le mouvement social qui a touché l'entreprise pèsent sur l'estimation de production nucléaire pour cette année. Jusqu'ici, EDF comptait produire entre 280 et 300 TWh (térawattheures) en 2022. Désormais, la fourchette, qui avait déjà été abaissée depuis le début de l'année, devrait plutôt se situer entre 275 et 285 TWh, selon le communiqué de l'entreprise.
C'est un niveau historiquement bas qui s'explique à la fois par ces problèmes de corrosion sous contrainte, détectés pour la première fois en décembre 2021 à Civaux (Vienne), et des maintenances programmées. Près de la moitié des 56 réacteurs français sont ainsi actuellement à l'arrêt. Le tout dans un contexte autour de l'énergie compliqué par les conséquences de la guerre en Ukraine sur l'approvisionnement en gaz.
En 2021, EDF indiquait que la centrale nucléaire de Chooz fournissait à elle seule 30 % des besoins en électricité de la région Grand-Est et représentait 3,8 % de la production nucléaire française.